-Chlef : Tentative de bourrage des urnes à Oued Sly La permanence du candidat Ali Benflis dénonce une tentative de bourrage des urnes en faveur de Bouteflika, «déjouée cet après-midi à Oued Sly, à 7 km à l'ouest de Chlef». Selon le directeur de campagne, cette «pratique ignoble»fait suite à d'autres dépassements attribués aux soutiens du président-candidat, «comme le recours à l'argent sale pour l'achat de voix en sa faveur». -A Khemis Miliana, on scelle les urnes avec les briquets Dans certains bureaux de vote, notamment dans la ville de Khemis Miliana, ce matin à 10h, certaines urnes n'étaient toujours pas scellées. Des agents s'attelaient encore à les fermer en utilisant des briquets. -Un scrutin sans relief à Boumerdès Dans la wilaya de Boumerdès, les citoyens ne se sont pas rendus, hier, en force dans les bureaux. Il est vrai que le scrutin s'y est déroulé dans le calme, mais cet événement est passé presque inaperçu dans la région, notamment dans les localités berbérophones où le taux de participation n'avait pas atteint les 25% vers les coups de 18h. Aux Issers comme à Si Mustapha et Chabet El Ameur, ce sont les cafés qui étaient bondés de monde, et pas les centres de vote. Rien ne démontrait qu'une élection aussi cruciale pour l'avenir du pays se déroulait ce jour-là. Les représentants des candidats sont unanimes à dire que la plupart des votants étaient des personnes du 3e âge. «Je suis venu voter, mais on m'a dit que je n'ai pas le droit car je réside à Stara, dans la wilaya de Jijel. Je n'ai pas encore changé mon lieu de résidence alors que cela fait cinq mois que j'habite aux Issers», relate Zemmouche Rabah, 74 ans, apostrophé devant le CEM Ali Agouni des Issers. A Timezrit comme à Afir ou Naciria, ce sont les militaires qui ont voté en masse, a-t-on appris de sources locales. L'anarchie était aussi au rendez-vous ; certaines enceintes de centre de vote se sont transformées, à l'occasion, en excellents lieux de rencontre pour les ami(e)s afin de se rappeler les vieux souvenirs. -M'sila : La direction de Benflis dénonce fraude et intimidations Atmosphère de tension à M'sila. Dépassements, bourrage d'urnes et intimidations. Plusieurs dépassements, rapportés par les représentants de Benflis, ont été enregistrés dans différents centres de vote à l'échelle de la wilaya. Des personnes non inscrites votent à la place des femmes, comme cela a été enregistré au niveau de Aïn Hadjel. Au niveau de cette même daïra de Aïn Hadjel, précisément dans la commune de Khatouti Ced Djir, il y a des citoyens qui votent plusieurs fois. Plusieurs actes de fraude se sont déroulés, notamment au niveau du lycée Salah Eddine à M'sila où un citoyen s'est rendu compte qu'on avait voté à sa place. Ce qui a fait dire au directeur de la campagne de Benflis, Benyahia Smaïl, que cet acte pourrait constituer une fraude d'une grande envergure. A Beni Ilmane, le représentant de Benflis nous a informé qu'un groupe de femmes portant le niqab s'adonnait à un jeu suspect (va-et-vient dans les bureaux de vote), refusant tout contrôle d'identité. Il a été également enregistré, nous dit-on au niveau de permanence de Benflis, qu'à la commune de Chellal, les intimidations de fonctionnaires pro-Bouteflika se sont violemment manifestées contre les femmes, les obligeant à voter Bouteflika. -Constantine : la fraude aux aguets Contrairement à l'atmosphère calme qui a marqué hier les rues de Constantine, les QG de campagne et certains centres de vote ont vécu une journée bien chargée. La fraude a été aux aguets pendant toute la journée, attendant la moindre baise de vigilance, selon le directeur de campagne de Ali Benflis, Hakim Kherrab. «L'administration a mis, dès la matinée, les bâtons dans les roues du staff et des éléments mandatés pour surveiller l'opération de vote au profit de l'ancien chef de gouvernement. De nombreux observateurs ont été empêchés d'accéder aux bureaux qui leur étaient désignés. Ceux placés pour le compte du candidat Bouteflika auraient monté les autres observateurs en leur expliquant qu'ils doivent être payés comme eux, ce qui a dû dissuader certains qui auraient quitté leurs postes», explique-t-il. Dans la plupart des bureaux de vote, hormis les représentants des candidats Ali Benflis et Abdelaziz Bouteflika, il n'y avait aucune trace de ceux qui devaient représenter les autres candidats. Des observateurs mandatés par la candidate du PT, qui contrairement à Rebaïne et Belaïd, dispose d'une fédération du parti à Constantine, ont pris la tangente au beau milieu de l'après-midi. -A El Tarf, trop d'inscrits par rapport à la population A El Tarf, le chiffre de 298 476 électeurs inscrits a été communiqué alors que la population de la wilaya est estimée à moins de 450 000 habitants. En effet, les dernières statistiques officielles de la wilaya fixent à 414 579 le nombre d'habitants en 2009 avec un taux d'accroissement annuel de 1,5%. En général, le nombre d'électeurs avoisine celui de la moitié de la population, donc les 298 476 inscrits à El Tarf correspondraient à une population de 600 000 habitants. Erreur ou réservoir de 150 000 voix pour la fraude ? -Décès d'un chef de centre de vote à Tébessa Le chef d'un centre de vote dans la commune d'El Houijbate, 20 km de Tébessa, a trouvé la mort tôt le matin dans un accident de la route survenu à la sortie de la ville de Tébessa, apprend-on de source hospitalière. Il s'agit de Salmi Djaballah, 45 ans, un adjoint de l'éducation, père de 4 enfants. L'accident s'est produit quand une voiture réquisitionnée pour l'élection et à bord de laquelle se trouvait la victime a dérapé, alors qu'elle transportait des bulletins de vote. -Oum El Bouaghi : Très faible participation A 17h, le taux de participation était de 35,35%. Le nombre d'électeurs inscrits sur le fichier est de 407 231. Le seul événement, qui a caractérisé cette élection présidentielle, a été le décès d'un officier de la Protection civile. Il s'agit de G. Abbès, officier chargé de superviser l'opération au niveau de la commune d'El Amiria, dans la daïra de Sigus. Terrassé par une crise cardiaque, il a été évacué aux urgences de l'EPSP de Sigus où il a rendu l'âme. -Skikda : Pro-Benflis et pro-Bouteflika se renvoient la balle Docteur Mohamed Tahar Aïssani, le chargé de la communication du bureau de campagne de Benflis à Skikda a révélé, hier en fin de journée, l'existence de «plusieurs dépassements relevés à travers plusieurs communes de la wilaya». «Dans la commune d'Essebt, au sud-est de Skikda, des bulletins de Bouteflika ont été distribués dans un magasin de la ville et il a fallu qu'on intervienne énergiquement pour que ce magasin, appartenant à un dame, soit fermé. A Bekkouche Lakhdar, dans la même région, et dans le centre de vote n°8, précisément, des hommes ont pu voter à la place de leurs épouses sans même présenter une procuration.». Approché, Fouad Benmerabet, directeur de campagne de Boureflika citera, pour sa part, plusieurs dépassements, commis, selon ses dires, par les pro-Benflis en révélant, à titre d'exemple, le cas d'un chef de centre dans la commune de Kenouaa, à l'ouest de Skikda, qui a été révoqué et remplacé par son adjoint. «Il faisait carrément campagne en appelant ouvertement les votants à boycotter les élections ou, à défaut, choisir les bulletins de Benflis», explique M. Benmerabet. -Guelma : Un chef de bureau t pour entrave au scrutin Un chef de bureau affecté à l'école primaire Khalil Mokthar de Guelma a été relevé de ses fonctions, hier, en plein scrutin. Cette décision est venue suite à une plainte déposée par un groupe d'observateurs auprès du chef de centre de cette école, et ce, pour entrave et irrégularité dans le cheminement et le processus d'émargement. En effet, selon des sources au fait de cette affaire, ce chef de bureau aurait systématiquement demandé aux femmes venues voter de tremper le doigt dans l'encre pour ensuite prendre les bulletins des six candidats et l'enveloppe pour l'isoloir. Cette procédure a provoqué l'ire des votantes, d'autant que les bulletins tachés d'encre sont considérés comme nuls. Son badge lui a été officiellement retiré, nous dit-on, et il a été renvoyé sur le champ.