En 1965, l'on n'avait pas demandé aux populations d'El Hadjar, d'El Bouni et de Berrahal, dans la wilaya de Annaba, ni leur avis ni leur concours d'ailleurs pour la création de 4 zones industrielles (ZI) et l'implantation des usines de production et des entreprises afin de permettre la création de plusieurs dizaines de milliers d'emplois. Dans ces 3 communes, les plus importantes de la wilaya, ce fut la métamorphose. Plus de 40 années après, on est loin de l'Eldorado que se fixait le groupe de travail interministériel pour l'aménagement de ces 4 ZI de la wilaya de Annaba. L'effondrement de pans entiers de l'économie nationale a eu raison de ce bel enthousiasme. A vocation agricole et touristique, avec plus de 600.000 habitants et une superficie de 1400 km2, Annaba est également une wilaya industrielle. Ce qui lui a valu de se transformer en capitale de l'acier, de la production ferroviaire et d'important pôle de développement de la pétrochimie. Avec ses 4 ZI implantées principalement dans les commune d'El Hadjar, d'El Bouni et de Berrahal, son port commercial, son aéroport et ses réseaux ferroviaire et routier très développés, la wilaya fut à partir de 1965 et jusqu'à la fin des années 1980, le poumon de l'industrie nationale. Durant cette même période, plus de 60.000 travailleurs de différentes entreprises publiques et privées se bousculaient sur les 371 hectares dont 332 morcelés en 253 lots à Pont Bouché, la Meboudja et Berrahal. S'y étaient implantées des unités de production du secteur public et privé de l'agroalimentaire, pharmaceutique, métallurgique, pétrochimique, sidérurgique et matériaux de construction. Les planificateurs de l'époque ont estimé qu'avec son portefeuille foncier, Annaba est attractive et qu'elle pouvait participer efficacement au développement économique de toute la région. Dans ce portefeuille, l'on y avait inclus des Zones d'Activités Commerciales ZAC de Sidi Salem - El Bouni- Kharaza et d'Extension Touristique ZET du Cap de Garde- Chetaïbi- Sidi Salem Seraïdi. Bien gérées, avait-on dit, toutes ces zones représentées un réel facteur de développement des investissements et création d'emplois pour les 50 années à venir. plusieurs millions de postes de travail Une vingtaine d'années plus tard force est de dire que ces 4 Z.I, les ZAC et ZET se sont transformées en sac à problèmes. Cédées à 100 %, construites à 85% et exploitées jusqu'à 1996 à 75%, les ZI de Annaba offrent aujourd'hui l'image réelle de l'impuissance de l'Etat à mettre un terme au pillage et à la dégradation. La Société de Gestion des Participations Zones Industrielles Est en charge des 14 wilayas dont, entre autres, Sétif, Constantine, Batna, Annaba, Skikda et Bordj Bou Arréridj qualifiées d'attractives, a prévu d'injecter pour les 4 ZI de Annaba 360 millions de dinars. Sa Société de Gestion des Zones Industrielles (SGI) de Annaba créée a pour mission de lancer une importante opération de réhabilitation. Pour ce faire, 58 millions de dinars ont été engagés dans une première étape dite d'urgence. Depuis sa mise en place en juillet 2004, cette SGI cherche un équilibre annuel nécessitant, jusqu'à 2007, 17,73 millions de dinars. Malgré les multiples actions entreprises pour la réhabilitation des ZI notamment la mise en place d'un dispositif de sécurité, une meilleure alimentation en électricité, entretien et maintenance du réseau des routes, alimentation en eau potable et système de communication fiable, la société s'est retrouvée confrontée au problème épineux des actes de propriétés. S'y sont ajoutés ceux des terrains attribués et non occupés et d'autres inexploités. La dernière décision du wali de Annaba de mettre en place une commission chargée de fouetter les activités du Calpi est débloquée une situation figée depuis des années. Elle l'était le fait de l'omniprésence d'un nombre important de spéculateurs fonciers qui contrôlent et stérilisent tout bourgeonnement d'activités. Cette décision a provoqué l'émulation nécessaire à la relance économique dans la wilaya notamment dans la zone industrielle de El Bouni. Des opérations d'aménagement et de promotion ont été engagées. Aux 371 hectares se sont ajoutés plus de 120 autres récupérés à El Bouni. La SGI qui regroupe tous les partenaires intéressés de près ou de loin par de nouvelles implantations d'investissement multiplie les actions pour palier certaines carences comme l'absence de moyens de communication et l'impraticabilité du réseau routier dans les ZI. " Au vu d'autres régions, on a parfois le sentiment que les collectivités locales n'ont pas tout à fait conscience de la stratégie de développement de la zone industrielle. La démarche de la SGI restitue le tout dans une vision planétaire dans le cadre d'une stratégie locale, régionale, nationale et internationale. Les 4 ZI représentent actuellement plusieurs milliers de postes de travail directs et indirects dans la sidérurgie, la pétrochimie, le bâtiment, le transport, la distribution et les services" explique Abdelmalek Z., économiste. La décision prise par le wali pour une meilleure gestion du foncier destiné aux investissements apportera un éclairage nouveau et renforcera davantage les 4 Z.I à la fois bassin de vie et bassin d'emplois encore méconnu du grand public. C'est vers ce même objectif pour l'ensemble des 48 wilayas d'Algérie sur lequel, lors d'une réunion organisée à Alger ce dernier week-end, plancheront les 4 directeurs généraux des Sociétés de Gestion et Participation des Zones Industrielles (SGP/ZI) Est, Ouest, Nord et Sud. Présidée par le ministre des PMI/PME, cette réunion devrait déboucher sur le regroupement de 4 SGP/ZI dans une seule agence nationale de gestion des Zones Industrielles.