Vimpelcom empoche 4 milliards de dollards de dividendes Djezzy transférera 4 milliards de dollars à Vimpelcom au titre des dividendes bloqués depuis 2009. C'est officiel : l'Etat récupère la majorité du capital de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy. Un accord signé mercredi soir met ainsi fin à cinq années de conflits et de négociations interminables. Coût de la transaction 2,643 milliards de dollars que le Fonds national pour l'investissement (FNI) a dû débourser pour prendre le contrôle du capital d'Orascom Telecom Algérie. Le groupe russe Vimplecom, et sa filiale égyptienne Global Telecom Holding ont ainsi annoncé, hier, la conclusion d'une convention d'achat d'action prévoyant la vente par GTH de 51% des actions de Djezzy au FNI. Un accord qui non seulement permet une valorisation d'Orascom Telecom Algérie de plus de 5 milliards de dollars, mais aussi met fin de facto à l'arbitrage initié par Vimpelcom à l'encontre des autorités algériennes. Arbitrage que les russes ont entamé alors que le gouvernement algérien avait décidé d'user de son droit de préemption au lendemain de l'acquisition par Vimpelcom de la majorité des actions de l'opérateur de téléphonie mobile Orascom Telecom Holding auprès du magnat égyptien Naguib Sawiris et de son groupe d'investissements Weather. La question de l'arbitrage éludée, Vimpelcom estime que l'accord validé côté algérien par le Conseil des participations de l'Etat et la direction du FNI, ainsi que le conseil de surveillance Vimpelcom et GTH, côté groupe mère, «permettra à Djezzy de consolider sa position de leader du marché en Algérie, tout en lui permettant de continuer à investir dans un réseau 3G et de tirer pleinement parti du potentiel de croissance des données mobiles dans le pays». Le partenariat ainsi institué, OTA apportera ses activités à Optimum Telecom Algérie, filiale détenue à 100% par Orascom Telecom Algérie. Opération grâce à laquelle OTA apportera une facilité de crédit financée par un pool de banques publiques pour un montant de 82 milliards de dinars soit l'équivalent d'un milliard de dollars. On peut aussi considérer que GTH empochera un gros pactole du fait qu'OTA devra distribuer les dividendes bloqués depuis 2009. Ainsi, OTA devra redistribuer immédiatement des dividendes de 1,862 milliards de dollars à GTH, le reste devant l'être avant la clôture de la transaction qui devrait avoir lieu d'ici la fin de 2014. Globalement GTH devrait empocher 4 milliards de dollars de produits et dividendes, après déduction des taxes et règlement de tous les différends en suspens entre les parties et le paiement des amendes connexes. Produits que GTH devra utiliser pour rembourser les prêts d'actionnaires à Vimpelcom. Une belle affaire pour Cevital L'accord prévoit également le paiement au Trésor algérien de l'amende de 1,3 milliard de dollars, en contrepartie de quoi la Banque d'Algérie s'engage à lever toutes les restrictions de change et de domiciliation pour les opérations de commerce extérieur imposées à OTA. Une belle affaire pour l'opérateur de téléphonie mobile, qui n'est pas le seul à avoir su tirer son épingle du jeu. Le groupe privé algérien Cevital détenant 3% du capital de Djezzy à lui aussi réussit à mettre à profit ses participations dans l'opérateur de téléphonie mobile. Faisant appel aux techniques d'ingénieries financières usitées en la matière, Cevital, qui un temps agitait son droit de «First Refusal Right» pour augmenter ses parts à 30% du capital de Djezzy, a finalement décidé de céder ses parts contre des obligations convertibles Vimpelcom. Le groupe cède ainsi ses parts pour 178 millions de dollars et empoche en passant 56 millions de dollars de dividendes, en échange de quoi il met la main sur 234 millions de dollars d'obligations émises par Vimpelcom à un taux annuel de 3,75% et convertibles en actions Vimpelcom à un prix bénéficiant d'une prime de 40%. Ainsi, au-delà de la formidable plus-value que le groupe privé algérien réalise, les obligations permettent à Cevital de disposer d'une garantie internationale susceptible d'étayer la couverture de ses besoins en financement à venir dans le cadre de ses opérations à l'international. En outre, la transaction confère à Cevital le droit de racheter à n'importe quel moment, durant les 7 prochaines années, 3,43% des actions d'OTA détenues par GTH pour un montant fixe de 178 millions de dollars. Du côté des autorités, si la transaction permet aujourd'hui de mettre fin à un conflit qui n'a que trop traîné, il faut noter que le dénouement ne concerne pas, pour l'heure, la procédure d'arbitrage lancée par Sawiris auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements relevant de la Banque mondiale, au travers duquel il réclamerait 5 milliards de dollars aux Algériens.