Le salon du livre de la capitale des Hauts-Plateaux entame cette année sa 4ème édition. La manifestation aura lieu du 6 au 13 mai prochain. Le lieu d'installation du grand chapiteau devant accueillir un important contingent de maisons d'édition pose, nous dit-on, problème. Les organisateurs qui essayent de rapprocher le livre du lecteur, pensent à l'installer soit au niveau de la placette de la maison de la culture ou dans un espace du parc d'attraction, qui convient bien, lui aussi. Puisque les deux endroits se trouvent au cœur d'une aussi grande cité dépourvue, en 2014, d'un palais des conférences et des expositions. Considéré comme une manifestation culturelle nationale de premier ordre, du printemps, le salon du livre de Sétif qui attend cette année, nous dit-on, pas moins de 300 maisons d'édition, demeure une nouvelle fois «SDF» au grand regret des férus de lecture, nombreux à Sétif et dans les wilayas limitrophes. On apprend que la direction de la culture, co-organisatrice de l'évènement, qui a honoré lors des dernières éditions la mémoire de deux hommes de lettres, à savoir Rabah Belamri et Hacene Belkhired, compte rendre le plus bel hommage au dramaturge, poète, conteur, écrivain et journaliste de renommée internationale, Nourddine Aba, qu'on ne présente plus. Né le 16 novembre 1921 à Aïn Oulmène (Sétif), Aba fait ses études primaires et secondaires au lycée Mohamed Kerouani (ex-Albertini) en même temps que Kateb Yacine, dont il fut l'un des compagnons jusqu'au décès de l'auteur de Nedjma. A sa sortie du lycée, le baccalauréat en poche, il rejoint la faculté d'Alger où il obtient une licence en droit qu'il abandonne un an après pour le journalisme dont il fera son métier. Il assistera en tant que tel au procès de Nuremberg de 1945 où furent jugés des Nazis. Cette expérience l'a sans nul doute inspiré à écrire «Le dernier jour d'un Nazi». L'auteur de plus de 20 oeuvres littéraires et d'innombrables écrits était membre de l'Académie des sciences d'outre-mer, du Haut conseil de la francophonie et de l'Académie universelle des cultures. Aba, qui a servi la Révolution, a, par de nombreux travaux, épousé la cause palestinienne. L'auteur de «C'était hier Sabra et Chatila», et autre «L'aube à Jérusalem», a obtenu diverses distinctions et prix, décernés par des institutions internationales de référence. N'étant pas prophète en son pays, Aba, qui est parti le 19 septembre 1996, et ne demande rien à titre posthume, interpelle à travers cet écrit, les consciences pour que ses oeuvres soient connues par ses concitoyens. Ceci dit, l'approche de la direction de la culture qui montre le chemin, est une louable initiative qui va sans nul doute faire plaisir aux proches, amis et lecteurs d'Aba qui revient à Sétif à l'occasion du salon du livre, coïncidant avec la célébration du 69 ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945.