Ceux qui parlent de fraude et refusent de reconnaître les résultats du scrutin, je les laisse à l'histoire. Je fais confiance aux institutions de mon pays. Ils n'ont qu'à déposer des recours auprès du Conseil constitutionnel.» Telle est la réplique de Abdelmalek Sellal à une question sur le rejet par le candidat Ali Benflis des résultats de l'élection du 17 avril. Lors d'une conférence animée après la proclamation des résultats officiels du scrutin, M. Sellal, directeur de campagne du président Bouteflika, a rejeté en bloc les «prétendus» cas de fraude avancés par les représentants de M. Benflis. Mieux, il exhibe un journal dans lequel le directeur de campagne de Ali Benflis reconnaît qu'«il n'y a pas eu de fraude, mais quelques irrégularités». Invité à commenter le taux de participation qui a atteint 51,70%, M. Sellal le qualifie d'«appréciable». Il n'y a pas eu, selon lui, de rejet du scrutin par le peuple algérien, et ce, en dépit des appels au boycott. Bouteflika, explique M. Sellal, a posé deux conditions avant de s'engager dans cette joute électorale ; la première est sa réélection pour un quatrième mandat sans fraude et la deuxième le civisme. «Le verdict des urnes a confirmé la pertinence de nos options de retenue, de sagesse et de civisme. Il n'y a pas eu fraude. La population a choisi Bouteflika pour ses compétences, son expérience et surtout pour sa sagesse et sa lucidité», affirme M. Sellal qui croit savoir que le peuple algérien a voté pour Bouteflika parce qu'il a compris que des complots se trament contre notre pays et s'est prononcé pour la préservation de la stabilité qu'il incarne. Le porte-voix du président Bouteflika hausse le ton lorsqu'un journaliste lui fait remarquer que les images montrant un chef d'Etat assis sur une chaise roulante, forcé d'être accompagné dans l'isoloir par une tierce personne, en a choqué plus d'un. M. Sellal ose une comparaison avec Roosevelt dont la santé s'était dégradée : «Qui a signé les accords de Yalta ?» Et de préciser que Bouteflika jouit de toutes ses facultés mentales, «c'est cela le plus important car c'est nous qui avons besoin de Bouteflika et non le contraire. L'Algérie a besoin de la vision et du savoir-faire de Bouteflika». M. Sellal tente par tous les moyens de convaincre l'assistance sur l'état de santé de Bouteflika qui, pourtant, donnait ce jeudi une image pathétique. «Le jour du scrutin, j'ai parlé cinq fois avec Bouteflika. Nous avons eu de longues discussions et un débat. Il m'a donné des orientations et des consignes. Cela démontre que cet homme est capable de diriger le pays», pense M. Sellal, précisant que les partisans de Bouteflika n'ont pas répondu aux provocations durant la campagne électorale et s'opposent à la violence.