Hier à 18h précises, le désormais ex-directeur de campagne du désormais ex-candidat à la présidentielle et son principal vainqueur, Abdelmalek Sellal s'est présenté devant les journalistes pour animer une conférence de presse sur une des terrasses de l'hôtel El-Aurassi. Il a commencé par lire une déclaration liminaire, dans laquelle il a salué "le choix souverain du peuple (...) qui a exprimé son attachement à la stabilité". Il a soutenu aussi qu'il convient d'accepter les résultats des urnes. "Le président de la République a juré qu'il ne se présenterait pas à la présidentielle s'il devait être élu par la fraude. Il nous a exigé aussi de ne pas répondre aux surenchères, aux glissements et aux provocations." Pour M. Sellal, "la campagne électorale a été forte et à la hauteur. Les dérives qu'elle a connues, à sa fin, dénote de la bonne santé de la démocratie". Il a rappelé que le candidat Benflis lui-même a déclaré que le scrutin n'a pas enregistré d'actes de fraude mais des irrégularités. Il a montré un article de presse, rapportant ces déclarations, pour prendre l'opinion publique à témoin. Dans sa lancée, il a affirmé que le taux de participation, établi légèrement au-dessus de 51%, reflète cette même démocratie. "Nous sommes loin des taux à 90%, mais il n'y a pas rejet de l'élection", a-t-il commenté. Il n'a toutefois pas donné aux envoyés spéciaux de la presse nationale et internationale la possibilité de lui demander des explications sur le score de plus de 81% dont a été crédité le chef de l'Etat ni comment il s'est réalisé à l'issue de sa campagne électorale qui a connu de très nombreux ratages. À vrai dire, Abdelmalek Sellal n'a pas donné la parole aux journalistes, représentant les organes de presse, susceptibles de le gêner par des questions pertinentes. Il n'a répondu qu'à celles des titres et des chaînes de télévision qui ont défendu le 4e mandat. Le premier journaliste à intervenir vient... d'Ennahar. Edifiant. Il n'en demeure pas moins qu'un confrère a réussi à obtenir de l'ex-Premier ministre un commentaire sur l'apparition du premier magistrat du pays, réélu à sa propre succession, sur une chaise roulante dans le centre de vote où il a accompli son devoir électoral. ébranlé, l'homme de confiance d'Abdelaziz Bouteflika a répliqué ainsi : "Qui a signé les accords de Yalta ? (référence à Roosevelt, ndlr). Les capacités mentales du président sont intactes. Hier, je lui ai parlé cinq fois." Ne voulant certainement pas donner l'impression de fuir le propos, il a poursuivi : "Nous avons besoin de cet homme. Il n'a pas eu honte de se présenter aux Algériens sur un fauteuil roulant." Acculé par la réalité de la déficience physique du chef de l'Etat, qui l'a astreint à une assistance d'un tiers dans l'isoloir, M. Sellal a martelé qu'il "a des institutions et des hommes derrière lui. Nous avons besoin de sa vision et de sa compétence". Moralité : Abdelaziz Bouteflika est élu à la magistrature suprême, mais d'autres dirigeront le pays à sa place. S. H. Nom Adresse email