Avec le retour progressif à la vie normale dans les zones rurales, la production laitière a connu, ces derniers temps, un bond quantitatif important. Le cheptel qui commence à se reconstituer après l'exode massif qu'ont connu ces régions, constitue, dans beaucoup de cas, l'unique source de revenus des villageois. Pour 2005, les services de la DSA font état d'une production de 32 000 000 de litres de lait cru. .Cette quantité provient, nous dit-on, des 20 700 vaches que détiennent les fellahs, dont une bonne partie est concentrée au niveau de la plaine du Cheliff. Toutefois, si la production est en évolution, la collecte de ce produit stratégique reste très en deçà des espérances, malgré le soutien important de l'Etat. Pour rappel, une subvention financière conséquente est accordée par le ministère de l'Agriculture aux intervenants dans ce domaine, à raison de 2 DA le litre pour le collecteur et 5 DA le litre pour le transformateur. Néanmoins, seuls 4 269 265 litres de lait cru ont pu être collectés en 2005 pour les besoins de deux mini laiteries à Chlef et le complexe de Giplait à Aribs, dans la wilaya de Ain Defla. Ce volume ne représente en fait, selon nos sources, que 15 % de l'ensemble des producteurs, assurés en grande partie par la race haut rendement. De même, cette quantité est transportée par 5 des 17 jeunes collecteurs -livreurs, qui disposent de véhicules appropriés et adaptés à cette activité. L'effort des pouvoirs publics en matière de soutien à cette filière vise sans doute à réduire la facture d'importation du lait en poudre. Or, si une quantité importante de lait non collecté va à l'autoconsommation, il reste que celle destinée à la transformation pour le même usage n'est pas souvent traitée à cette fin. En effet, les propriétaires des deux mini laiteries de Chlef préfèrent reconvertir leur produit en lait caillé et petit lait, qui se vendent respectivement à 60 et 30 DA le litre chez les commerces privés. Ils bénéficient, pourtant, selon notre interlocuteur, de la subvention de l'Etat en matière de transformation du lait en sachet qui continue à être livré en dehors de la wilaya, en particulier à partir des deux unités de production de Ain Defla. En dépit donc des moyens consentis, le circuit demeure faiblement exploité et ne répond pas aux potentialités énormes que recèle la wilaya dans ce domaine. Les éleveurs se rabattent souvent sur le son qui se vend à plus de 400 DA le sac, en raison de l'absence de lieux de pâturage et de production de fourrages verts, comme cela était prévu avec la mise en service, dès l'an 2000, du barrage de Sidi Yacoub.