Les localités rurales les plus déshéritées sont, en période électorale, les plus convoitées pour l'important gisement d'électeurs potentiels. Oued El Aneb, où le vote relève beaucoup plus de la tradition paysanne, ne fait pas exception. Si toutes les promesses destinées à ses habitants avaient été tenues, le petit bourg aurait certainement connu un meilleur sort. Les changements attendus ne semblent pas poindre à l'horizon. La cité donne l'impression de sombrer dans la léthargie totale au point où les habitants ont perdu tout espoir de voir leurs conditions de vie s'améliorer un jour. Ces derniers brossent un tableau noir de leur situation sociale : « Ici, peut-être plus que dans d'autres localités, le chômage sévit d'une manière singulière et concerne les jeunes et les moins jeunes. Une situation qui perdure depuis que l'unique entreprise qui occupait pratiquement toute la main- d'œuvre locale a été incendiée durant les années de terrorisme. C'est pratiquement le tiers de la population totale qui est en attente d'un hypothétique poste de travail ». Concernant l'agriculture, les travailleurs sont, dans leur majorité, des saisonniers. Les élus ne voient pas d'autre alternative que la reprise de l'activité de transformation du liège, d'autant plus que les conditions devant attirer les investisseurs privés sont absentes. Le chômage n'est pas l'unique contrainte à laquelle font face les habitants de Oued El Aneb. Le déficit en structures de prise en charge des besoins du citoyen concerne l'ensemble des secteurs. Les attentes continuent à s'exprimer avec insistance et la dette, épongée par l'Etat, se reconstitue à chaque exercice. Les jeunes relèvent aussi la disparité en matière de structures sportives concentrées, selon eux, dans le chef-lieu de commune, alors que les autres agglomérations en sont dépourvues. Oud El Aneb recèle pourtant des potentialités en mesure de promouvoir la localité, si elles sont exploitées à bon escient. Néanmoins, cette localité enregistre, progressivement, un léger mieux en matière sd'assainissement, d'aménagement des routes et d'éclairage public. La zone est connue pour sa vocation pastorale. La production animale et laitière y est même excédentaire. Le regard des citoyens reste braqué sur les élus, appelés à pallier aux faiblesses de la commune en imprimant une nouvelle dynamique au développement local et en réunissant toutes les conditions pour la sortir de la léthargie dans laquelle elle s'est durablement confinée. Les habitants, qui se disent être des laissés-pour-compte, rêvent d'accéder aux commodités qu'offrent les zones urbaines. Ils attendent que la politique dite de renouveau rural vienne effacer les inégalités flagrantes, comme cela a été promis.