La liste des partis ayant accepté de poursuivre les négociations autour de la charte du MSP se rétrécit de plus en plus. Le président du MSP demeure «muet» quant à un éventuel mandat supplémentaire pour le président de la République. La position de l'actuelle direction du parti n'a pas bougé d'un iota par rapport à celle de l'ex-direction chapeautée par Bouguerra Soltani. Abderrezak Makri continue d'afficher une prudence quant à la position de son parti par rapport à l'éventuel 4e mandat de l'actuel locataire du palais d'El Mouradia. D'ailleurs, même la participation à cette échéance n'est pas encore tranchée par le conseil consultatif dont la session est laissée ouverte depuis belle lurette. «Le MSP n'a jamais annoncé le boycott de l'élection présidentielle au cas où le chef de l'Etat briguera un 4e mandat», a déclaré, hier, le président du MSP. Interrogé à cet effet, M.Makri réfute l'idée selon laquelle son parti s'est déjà positionné et fait partie du front contre le 4e mandat dont certains partis comme le FLN, le TAJ et le MPA mènent déjà une campagne. Le chef du MSP qui s'exprimait, hier, en marge de la conférence sur la crise syrienne organisée au siège du parti a justifié que «la décision du parti concernant cette question relève particulièrement de l'apanage du madjlis Echoura et généralement des institutions du parti». Sur un autre plan, le MSP refuse de s'inscrire dans la logique ou tendance dite de soutien à un éventuel candidat, a fait savoir, hier, le président de cette formation islamiste virée récemment dans l'opposition, en réponse à une question relative à l'éventuel soutien de son parti à la candidature de l'ex-chef du gouvernement Ali Benflis. Actuellement, notre action se focalise uniquement sur notre initiative, la charte pour la réforme politique. Dans ce contexte, «une troisième et dernière phase au cours de laquelle sera menée une série de consultation avec plusieurs partis politiques, syndicats, associations de société civile ainsi que des personnalités politiques et des opérateurs économiques sera lancée, au plus tard, à la fin de la semaine en cours», a annoncé hier Abderrezak Makri. A titre de rappel, le MSP a lancé une première série de concertations depuis le mois de juin dernier autour de ladite charte des réformes. Une phase qui a suivi d'autres séries de rencontres et de dialogues autour de ce plan d'action. Une troisième phase qui sera consacrée, à «la constitution d'une coalition ou d'un front unique pour le changement en prévision de l'élection présidentielle», sera enclenchée incessamment. Aussi, le président du MSP qui veut brasser large, a fait savoir qu'il a eu des contacts même avec le FFS dans ce cadre. Des contacts qui n'ont pas donné de résultats escomptés puisque le FFS refuse d'inscrire son parti dans cette perspective d'un candidat unique de l'opposition, mais souhaite «construire une transition loin de toute pression des échéances électorales». D'autres partis, que M.Makri ne veut pas citer, se sont également montrés défavorables à son offre. La liste des partis ayant accepté de poursuivre le dialogue dans cet objectif s'est «rétréci», a-t-il reconnu. Toutefois, le nouveau patron du MSP reste optimiste et compte poursuivre des négociations avec d'autres entités politiques pour former une large coalition autour de sa charte dite de réformes politiques. Le MSP réitère son appel au report de la révision de la Constitution, d'autant qu'une période assez courte nous sépare de l'échéance présidentielle. Il serait «illogique» de le faire avant ce rendez-vous à moins, dit-il que «l'objectif visé serait l'adoption d'un texte sur mesure au service d'un clan au détriment d'un autre. Un plan qui ne sera pas au profit de la nation». Les résultats des discussions avec ces partis seront soumis en dernier ressort à la validation du conseil consultatif, explique-t-on encore. «Le flou caractérisant la scène politique dénote des manoeuvres préfabriquées dans des labos du régime», a-t-il indiqué.