Plus de 100 personnes ont été arrêtées par la police lors de la marche du 20 Avril, à Béjaïa, à laquelle ont appelé conjointement le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Mouvement pour la culture et la démocratie (MCB) pour la commémoration du 34e anniversaire du Printemps amazigh. Une vingtaine de mineurs ont été relâchés, hier matin, tandis que 80 personnes restent entre les mains de la police en attendant de comparaître devant le parquet du tribunal de Béjaïa, a-t-on informé. Pour rappel, des échauffourées ont éclaté juste après la marche entre un groupe de manifestants et les forces de l'ordre, qui étaient présentes en nombre devant le siège de la wilaya. Plusieurs personnes ont été embarquées par des policiers en civil, parfois «brutalement», a-t-on constaté. D'autres ont été arrêtées «arbitrairement», selon des témoins oculaires. Le bureau de Béjaïa de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH) a, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, appelé hier à «l'acquittement et la libération des 80 personnes arrêtées après la marche de commémoration du 34e anniversaire du Printemps berbère à Béjaïa». Tout en dénonçant la répression et l'interdiction de la marche de Tizi Ouzou, la LADDH, appelle au «respect des libertés et des droits de l'homme, dont la liberté de manifestation et d'organisation», estimant que «la condamnation de ces jeunes ne fera qu'exacerber la tension dans une région qui pourtant a renoué avec la sérénité et le calme». L'ONG estime, par ailleurs, que «la marche a tenu ses promesses de mobilisation, d'organisation et de respect du cadre pacifique». De leur côté, des militants du MAK, du MCB et du RCD se rendent régulièrement au commissariat, où les jeunes sont détenus depuis maintenant trois jours, pour demander leur libération.