Le garde du corps de la députée MPA de Annaba, Nabila Bayaza, arrêté mardi dernier – pour agression à l'arme blanche d'un jeune ayant activé durant la période électorale présidentielle au profit du candidat Bouteflika – et présenté l'après-midi à la justice, a été placé sous mandat de dépôt par le procureur du tribunal correctionnel de Annaba. L'affaire est en instruction auprès du magistrat instructeur de la première chambre. Confirmée par un magistrat près la même instance judiciaire, cette information a secoué la scène locale, d'autant plus qu'il s'agit d'une violente agression à l'arme blanche, perpétrée par l'homme de main de la maîtresse des lieux, la députée MPA. Cet incident s'est produit mardi dernier sur le perron de la permanence en question avant que les éléments de la 7e sûreté de wilaya de Annaba ne l'arrêtent. Les mêmes sources affirment que la victime était venue réclamer son dû, l'équivalent de plusieurs jours de dur labeur, auprès de la députée MPA. N'étant pas satisfait, le jeune agent s'est mis à scander à qui veut l'entendre : «Bouteflika est réélu, je veux maintenant mon argent que la députée m'a promis à la veille de mon recrutement.» Dérangée par ce qui semble être «une atteinte publique à son image politique», elle a lâché son agent sur la victime qui n'a pas hésité à faire usage d'un ciseau et blessé «l'agitateur», lui occasionnant une grave hémorragie. Cette affaire d'agression est la deuxième du genre à mettre à l'actif de cette députée MPA de Annaba. En effet, avocate de son état avant qu'elle n'accède au parti de Amara Benyounès, cette dernière avait été mise en cause le 5 février 2013 dans une agression physique contre Me Wafa Zenadi, une jeune avocate dans l'enceinte même du tribunal de Annaba. «J'ai déposé une plainte, auprès du procureur de la République du tribunal de Annaba qui m'a entendue en présence de maître Bouaricha, le doyen du bâtonnat régional de Annaba, à l'encontre de la députée MPA, Nabila Bayaza et sa fille. Je les accuse de violence contre ma personne», avait expliqué la jeune avocate du barreau de Annaba, lors d'une conférence de presse tenue le 21 février 2013 au siège de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH). Devenue mandante malgré elle, la jeune robe noire accuse la députée et sa fille d'avoir fait usage de violence à son encontre dans le hall du tribunal en présence de cinq témoins, à savoir quatre avocats et un citoyen.