Les fidèles au «projet de changement visant à consacrer une alternance démocratique», réunis jeudi dernier à Oran, se sont affirmés «indéfectiblement derrière Ali Benflis». Réunis au siège du Mouvement des citoyens libres (MCL), un des 13 partis qui soutiennent Benflis, ces militants ont lancé un appel aux démocrates afin de se rassembler autour de l'initiative de celui qu'ils considèrent comme «le véritable vainqueur du scrutin présidentiel». Cet appel a été lancé par Cherif Abderrahmane, ex-ministre délégué à la présidence du Conseil sous Ben Bella (1964-1965), Mohamed Tlemçani, ex-général-major, Mahfoud Benarba, coordinateur de l'Ouest au MCL et par bien d'autres militants. «Nous avons cru et nous croyons toujours aux idéaux portés par Benflis, véritable vainqueur de la dernière élection, à qui le pouvoir a malheureusement volé la victoire. L'élection n'a été ni propre ni honnête. Elle a été entachée d'une fraude massive et grotesque», affirme le général à la retraite, Mohamed Tlemçani. «Nous n'avons ni justice ni liberté», déplore-t-il. «Le 18 avril n'est pas une fin mais un nouveau départ. Nous ne ferons aucun pas en arrière. Nous mènerons un combat pacifique pour faire aboutir notre projet de reconstruction démocratique», soutient-il. «Le pays est en danger. L'embuscade terroriste sanglante perpétrée en Kabylie, la situation en Libye et au Sahel sont autant de menaces qui nous alertent.» L'orateur tient au passage à s'incliner à la mémoire des soldats martyrs tombés au champ d'honneur, «lâchement assassinés par des terroristes à Tizi Ouzou». Et de dénoncer : «La répression est mise au grand jour par une vidéo montrant des manifestants pacifiques violentés par des policiers à Tizi Ouzou.» «La hogra est réapparue au lendemain de l'élection.» A cet effet, il lance un appel à l'opposition démocratique afin de «faire bloc contre la famille au pouvoir». «L'idée est de réitérer la revendication consistant en la nécessité d'appliquer l'article 88 de la Constitution afin de destituer le président, vu son incapacité à diriger le pays.» L'article stipule en effet : «Lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l'unanimité, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement.» «Dans le monde entier, la seule solution est l'alternance. Dans les pays nordiques, les dirigeants politiques régentent leurs pays à la faveur de mandats courts et limités. Le suffrage du citoyen est régulièrement sollicité», compare-t-il. De son côté, Mahfoud Benarba a vivement dénoncé l'acte de saccage dont a été l'objet la stèle dédié à son père Mahieddine, héros de la Révolution durant laquelle il a été condamné à mort par l'armée coloniale. «Je vais porter plainte contre X. Les auteurs de cet ignoble acte, qui veulent me faire payer mon soutien à Benflis, se trompent. Ils ont porté atteinte à l'histoire de l'Algérie et au peuple algérien», regrette-t-il.