Sous mandat de dépôt depuis plus de dix jours, les deux jeunes Mohamed Kadi et Moez Benncir (de nationalité tunisienne) sont maintenus en détention. La demande de liberté provisoire introduite hier, par le collectif d'avocats chargé de leur défense, a été rejetée par la chambre d'accusation près la cour d'Alger. «La chambre d'accusation a confirmé la décision du juge d'instruction qui a ordonné la mise sous mandat de dépôt des deux jeunes pour attroupement», affirme Me Abdelghani Badi, membre du collectif d'avocats, dont fait partie Me Noureddine Benissad, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). En effet, les avocats des deux jeunes ont fait appel à l'ordonnance de mise en détention du juge d'instruction. «Dans notre plaidoyer, nous avons expliqué que d'abord le chef d'inculpation retenu contre eux, à savoir l'attroupement, n'existe pas. En plus, l'affaire ne nécessite pas un mandat de dépôt, car les deux jeunes ne sont pas des criminels», souligne-t-il. Après cette décision, Mohamed Kadi, étudiant de 23 ans, et Moez Benncir, jeune Tunisien, assistant éditeur de 25 ans, devront passer d'autres nuits en prison en attendant leur procès, dont la date n'est pas encore connue. Le délai légal de la détention provisoire ne devrait pas, selon notre interlocuteur, dépasser les 4 mois. «Mais je pense qu'il (le juge, ndlr) programmera le procès dans les tout prochains jours», ajoute-t-il. Les deux jeunes, rappelons-le, ont été arrêtés le 16 avril dernier, alors qu'ils étaient, selon l'association RAJ, de passage devant la Fac centrale à Alger où se déroulait un rassemblement du mouvement Barakat contre le 4e mandat du président Bouteflika. Présentés le 20 avril devant le juge d'instruction, ils ont été inculpés pour «attroupement non armé qui a pour but de troubler l'ordre public». Ils croupissent, depuis cette date, à la prison de Serkadji d'Alger en attente de leur procès. Une pétition pour leur libération est déjà lancée sur internet. Le collectif pour la libération de Mohamed Kadi et Moez Benncir prévoit d'organiser des actions pour obtenir leur mise en liberté.