Al'approche de la saison des grandes chaleurs, la situation n'augure pas un bilan positif en matière d'hygiène à Souk Ahras. Sept personnes, victimes d'une intoxication alimentaire, sont depuis le 2 du mois en cours sous contrôle médical dans une structure hospitalière publique du chef-lieu de wilaya. Selon des sources concordantes, l'intoxication serait due à la consommation de pizzas et de sandwichs pris dans un fast-food de la cité «Skanska», situé, doit-on le signaler, à quelques mètres de la direction du commerce. Quelques jours auparavant, trois personnes présentant des signes d'intoxication ont été admises au service des urgences. Des mets et des gâteaux préparés à base de produits périmés en sont la cause. D'autres incidents signalés dans certaines communes et agglomérations enclavées renseignent sur cette indifférence que partagent consommateurs et structures chargées de veiller à l'hygiène et la sécurité des citoyens. Les premiers noient leur passivité dans un «mektoub» qui ne sied guère à telles situations, et les seconds attendent l'irréparable pour réagir. Voici les propos fort convaincants d'un médecin qui exerce dans le secteur public : «Il suffit parfois d'un petit geste pour éviter le pire : lire attentivement l'étiquette sur l'emballage du produit proposé à la vente mentionnant les ingrédients, en vérifier la date de péremption, se méfier des pizzerias et autres fast-foods… Dans le cas d'une intoxication collective, l'alerte doit être donnée dans les premières minutes.» Il y a quelques jours seulement, les services de sécurité ont arrêté deux individus impliqués dans l'abattage d'une vache malade. Il y a quelques mois, des carcasses d'ânes, de chiens… ont été découvertes non loin du pôle universitaire. «L'arrière-boutique de la majorité des magasins d'alimentation générale, des pâtisseries, des boulangeries… st l'endroit par excellence où prolifèrent les rongeurs, les mouches et les cafards. Tout le monde le sait mais personne ne lève le petit doigt, le consommateur en premier», lance, tout de go, un client rencontré dans un commerce de la rue Ibn Badis, une rue commerçante où tout est étalé à même le sol. Les cafés de Souk Ahras servent un lait d'origine douteuse, les verres s'ils ne sont pas ébréchés, sont crasseux et donnent un arrière-goût d'eau stagnante. Et les toilettes, bien que figurant sur le dossier d'engagement du commerce, sont fermées aux clients, lesquels transforment les ruelles en pissotières. Le sempiternel phénomène des décharges sauvages et des perturbations dans le ramassage des ordures est toujours posé avec la même acuité. Lazhar, un habitant de la cité de la CNEP, s'insurge contre une situation qui n'a fait que trop durer: «Nous n'osons plus parler d'immondices qui jonchent les chaussées à longueur d'année, ni des odeurs nauséabondes que dégagent les caves des immeubles, nous demandons à ces messieurs de la commune d'entamer à temps l'abattage des chiens errants afin d'éviter les morsures à nos enfants, et de débroussailler du côté des zones où pullulent les serpents venimeux.» Décidément, Souk Ahras est aux antipodes des bons réflexes. Rendez-vous donc à la prochaine intoxication ou morsure de chien.