Quatre étudiants tchadiens avaient entamé, il y a trois jours, une grève de la faim illimitée pour dénoncer ce qu'ils appellent les «dépassements» de leur gouvernement qui refuse de leur octroyer une bourse digne de ce nom, d'autant plus qu'ils poursuivent leurs études pédagogiques en Algérie. Au troisième jour de la grève de la faim illimitée lancée avec fracas par quatre étudiants tchadiens, ces derniers résistent toujours et semblent décidés à ne pas baisser les bras. Rencontrés hier devant le siège de l'ambassade du Tchad à Hydra, les étudiants grévistes paraissaient fatigués, les traits tirés. Au départ ils étaient six mais finalement deux étudiants ont fini par se lâcher, d'autant que leur état de santé s'est très vite détérioré. Pourquoi les étudiants tchadiens à Alger sont en grève de la faim ? Le motif de cette colère tourne autour d'une affaire de bourse universitaire ou appelée au Tchad une aide forfaitaire. En effet, selon les étudiants tchadiens l'Etat du Tchad a refusé de revoir à la hausse son aide forfaitaire octroyée, chaque année, au profit de chaque étudiant tchadien. La cerise du gâteau est que l'aide forfaitaire décidée par l'Etat du Tchad ne dépasse pas les 75 euros, qualifiée par les étudiants tchadiens comme étant une aide de honte. C'est-ce qu'a poussé ces derniers à se révolter en décidant d'entamer des sit-in suivi d'une grève de la faim illimitée. Munis de banderoles dont il est écrit « Nous exigeons une bourse mensuelle », « Nous sommes en grève de faim » ou encore « 75 euros par an, c'est honteux », les étudiants tchadiens protestent chaque jour devant l'Ambassade du Tchad à Hydra, voire depuis le 28 avril passé, afin que les autorités tchadiennes finissent par leurs octroyées leurs revendications. Pour les étudiants tchadiens qui sont des membres de l'Union des étudiants et stagiaires tchadiens en Algérie il n'est pas question de baisser les bras tant qu'il n'y aura pas une augmentation de l'allocation forfaitaire qu'ils perçoivent chaque année. Selon Mohammed Abali, chargé de communication de ladite association rencontré hier aux abords de l'ambassade du Tchad, nous a indiqué que «La plupart des étudiants qui protestent sont actuellement sans le sou et qu'ils sont déterminés à se sacrifier». Ce dernier ajoute que les étudiants ont refusé de percevoir l'allocation forfaitaire distribuée par une délégation venue récemment du Tchad pour faire pression sur les décideurs. Chaque jour, une centaine d'étudiants se présentent devant l'Ambassade du Tchad à Hydra pour protester contre la bourse de la honte. Toutefois, leurs doléances et toutes leurs démarches ont été veines. « Nous manifestons chaque jour à partir de 7 heures devant le siège de l'Ambassade afin que l'Ambassadeur nous écoutent. Toutefois, certains étudiants ont fini par rebaisser les bras car ils ont vu que les sit-in quotidiens n'apportaient pas grande chose c'est pour cette raison que certains ont vu nécessaire d'entrer en grève de la faim illimitée, peut-être qu'avec cette action les choses vont bouger » explique Mohamed Abali. Le mouvement de grève entamée par les étudiants tchadiens à Alger a été soutenu par leurs collègues en Tunisie, en France et au Sénégal où, ces derniers ont salué leurs actions via les réseaux sociaux, notamment sur Facebook. Mohamed Abali tout comme Issa Kelei le Président de l'Union des étudiants stagiaires tchadiens en Algérie se sont félicités de cette grande solidarité des étudiants tchadiens un peu partout dans le monde. Selon eux, ce grand soutien a permis aux étudiants tchadiens à Alger de résister. Parlons d'Issa Kelei, ce dernier est placé sous contrôle judiciaire depuis le 30 avril passé à la décision du tribunal de Saïd- Hamdine suite à une plainte de l'ambassadeur du Tchad pour entrave au bon fonctionnement du travail d'un fonctionnaire, atteinte à la vie de l'ambassadeur et détérioration de bien public. «Notre lutte est juste. Nous réclamons une augmentation de l'allocation forfaitaire annuelle qui est équivalente à 75 euros par an ainsi qu'une bourse mensuelle conséquente. L'ambassadeur réclame mon expulsion pour faire de mon cas un exemple et dissuader les étudiants de manifester. Nous tiendrons le cap».