Nombreux étaient les amis et compagnons de lutte d'André Mandouze à venir assister à l'hommage qui lui a été rendu lors d'une rencontre tenue hier à la Bibliothèque nationale à Alger. Abdelhamid Mehri, ex-SG du FLN, a tenu à rappeler les motivations du militant nationaliste André Mandouze qui l'ont amené à s'impliquer dans le combat algérien. En plus de sa « qualité de résistant, dira Mehri, Mandouze avait le souci de représenter la France autrement qu'avec l'image du colon ». De « l'image » justement de la France ternie par une « certaine glorification » du fait colonial, Mehri considère que « parler de génocide identitaire c'est peu dire » et que ce qualificatif n'est pas une insulte au peuple français. Pour ce qui est de ce traité d'« amitié », il se dit persuadé que les deux peuples algérien et français trouveront toujours les moyens de s'entendre et de coopérer. Rédha Malek louera, quant à lui, le « courage extraordinaire », la profondeur et « l'épaisseur » de la conviction d'André Mandouze, « lecteur quotidien » et « passionné » de saint Augustin. « Nous commémorons un homme d'envergure, un homme à part », a-t-il dit. Le chef de file de l'ANR rappellera aussi et surtout l'engagement post-indépendance d'André Mandouze contre le « terrorisme intégriste », à la différence de nombreuses personnalités de la classe politique française, dont certaines ont alimenté la thèse du « Qui tue qui ? » ou d'autres qui « se réjouissaient » de la « 2e guerre d'Algérie ». « Mandouze, lui, ne se dérobera pas (...). Il avait une position claire et lucide », déclarera Rédha Malek et ajoutera que le « militant chrétien connaissait par cœur ce pays. » D'autres interventions, comme celles de Pierre Chaulet, de maître Mabrouk Belhocine, du professeur Chibane, de monseigneur Teissier, ont fait l'éloge de l'homme et rappelé le parcours exceptionnel de « l'homme de foi », comme le qualifiait Mgr Teissier.