Une « forte participation effective » et un dépouillement « conforme » aux dispositions légales et réglementaires en vigueur. Ce sont là les bons points octroyés à la Mauritanie après le déroulement du référendum. La nouvelle Constitution a été approuvée par 96,97% des votants, avec un taux de participation de 76,51%. Des résultats obtenus sans comparaison aucune avec ce qui se passe généralement dans le monde arabe et en Afrique, car la junte militaire, qui a organisé cette consultation, ne veut pas s'éterniser au pouvoir. Elle en a juste pour quelques mois, soit jusqu'au mois de mars 2007. A cette date-là, la présidentielle sera organisée sans qu'aucun membre du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD) se présente. Après avoir écarté du pouvoir, en août 2005, Maâouiya Ould Sid Ahmed Taya, celui-ci a été autorisé à rentrer au pays. Une attitude « civile » de la part de décideurs militaires qui ont donné une leçon de s'en remettre au choix du peuple, car la nouvelle Constitution prévoit que le président soit élu pour cinq ans et qu'il ne puisse se présenter plus de deux fois. Alors qu'auparavant, le mandat était de 6 ans - sans limitation - et l'on comprend pourquoi Maâouiya a dirigé le pays pendant plus de vingt ans. Les Constitutions sont amendées, dans les pays arabes et africains, pour permettre de rester plus longtemps au pouvoir. Or en Mauritanie, désormais le futur président fera le serment « de ne point prendre ni soutenir une initiative qui pourrait conduire à la révision des dispositions constitutionnelles relatives à la durée du mandat présidentiel ». L'adhésion des populations dans ce pays a fait que les élections sur la Constitution ont été « libres, fiables et transparentes », comme en atteste le rapport des observateurs de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de l'Union africaine (UA). Ely Ould Mohamed Vall, président du CMJD, a eu raison de dire comme cela « personne ne pourra plus se prévaloir d'un quelconque droit à s'éterniser au pouvoir et, l'alternance se faisant légalement, aucun coup de force ne pourra plus trouver sa justification aux yeux de l'opinion nationale et internationale ». A méditer.