Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a réaffirmé, hier, par la voix de son directeur des opérations électorales, que toutes les entraves évoquées par certains partis politiques ne sont en fait que des assertions infondées. "Elles émanent de quelques partis. Le ministère de l'Intérieur a réagi avec célérité dans un communiqué qui a été diffusé jeudi sur l'ensemble des médias nationaux, précisant justement que c'était des assertions et des allégations infondées. Au niveau du ministère, on s'interrogeait justement sur les motivations réelles et véritables de telles assertions ", a mis en exergue M. Talbi Mohamed. Ce dernier, et sur le même sujet, rappelle que si on remonte dans le temps, à l'occasion des élections de 1997 auxquelles lesdits partis ont participé et également celles de 2002 et les élections partielles de novembre 2005, "ce sont les mêmes pièces et les mêmes dossiers qui sont exigés des candidats conformément à la loi. La loi nous dicte que le candidat doit remplir les conditions légales". Il s'agit de fournir le certificat de nationalité, le casier judiciaire qui doit prouver que le candidat n'est pas poursuivi, et n'est pas condamné ". Il souligne que ce sont des pièces essentielles sur lesquelles l'administration ne peut pas fermer les yeux. Il note que s'il s'agissait de pièces tout à fait " simples " à fournir le problème ne se serait pas posé. M. Talbi révèle que dans certains cas et dans certaines wilayas ce sont simplement des semblants de " listes dactylographiées qui ont été renseignées dans des couloirs. Le comble, c'est que ces candidatures ont été signées par le représentant local de tel ou tel parti alors que la loi exige la signature du candidat lui-même ". M. Talbi, abordant les appréhensions de la classe politique quant à d'éventuelles fraudes, affirme qu' il n'y aucune raison que le prochain scrutin ne soit pas transparent, comme cela a été le cas en 2002 et en 2005 lors des élections partielles qui se sont déroulées dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Laghouat et Biskra pour les communes qui étaient dépourvues d'organes de gestion. Et aujourd'hui, il n'y a pas de raison à ce que le dispositif prévu par la loi pour le contrôle, qui prévoit la présence des représentants des partis politiques, la remise des copies des listes électorales aux partis qui ont présenté des candidats ne soit pas respectée. " Je me demande, comment un tel scrutin ne serait pas crédible si les partis arrivent à mobiliser le nombre de représentants prévu par la loi au niveau des bureaux de vote ". Le dépouillement, comme cela a été toujours le cas, sera public. Tous les procès-verbaux, copie conforme à l'original, seront remis aux représentants des candidats, indique-t-il, ajoutant que "toutes les garanties de transparence, de crédibilité, de propreté du scrutin seront assurées par le ministère de l'Intérieur ". Il précise que pour une fois, il n'y a aucune raison pour que ce scrutin soit différent des précédents. L'utilisation des urnes transparentes, dans l'état actuel des disponibilités de l'administration n'est pas possible, notera M. Talbi. " On aurait dû prévoir l'importation d'urnes transparentes mais c'est une question pertinente à laquelle il faudra penser à l'avenir”. Cependant, il remarque que les urnes quelles soient en bois ou transparentes, " la transparence du scrutin ne dépend pas de celle de l'urne en elle-même. Elle dépend d'abord de l'impartialité des agents qui sont chargés du déroulement du scrutin, du degré de vigilance des partis politiques dans l'observation de toutes les opérations ". Revenant sur la phase actuelle de rejet de certaines candidatures en rapport avec les textes de loi et le délai de recours fixé au 30 octobre, M. Talbi explique qu' il y a un moyen de recours. " Les directions nationales des partis politiques peuvent pourvoir au remplacement des candidatures rejetées. L'essentiel est que cela ne dépasse pas le 30 octobre. C'est un délai légalement fixé, c'est aussi la loi, un mois précédent le scrutin aucune modification ne peut se faire ". Les raisons des rejets opérés au niveau de chaque wilaya sont imputées, selon la même source, à des cas de double candidature dans la même circonscription, des cas de condamnations pénales avérées et révélées dans les casiers judiciaires. Le directeur des opérations électorales du ministère de l'Intérieur ne craint pas l'éventualité d'un fort taux d'abstention et le remake du scénario des législatives du 17 mai. " En général, les élections locales sont celles qui intéressent le plus le citoyen ou l'électeur. Il s'agit-là de sa collectivité, et c'est aussi un scrutin de proximité, des affaires de la collectivité. Pour l'électeur, ce sont des candidats qu'il connaît ". Du point de vue de la participation, on s'attend à ce qu'il y ait une bonne participation de l'électorat, indique-t-il encore. Il rappelle que la démarche du ministère de l'Intérieur consiste à mettre en place le meilleur dispositif pour permettre aux citoyens de participer aux élections. " La participation des citoyens à l'activité politique ne relève pas du ministère de l'Intérieur. Elle est du rôle des partis politiques eux-mêmes et de leur capacité de mobilisation ". Se référant à l'opération d'assainissement du fichier électoral engagée au mois d'août dernier, M. Talbi signifie qu'elle a pour objectif de garantir une meilleure participation aux élections en procédant à la mise à jour des listes électorales. Il note que ce sont les gens qui se sont abstenus de voter lors du référendum de 2005 qui ont été ciblés par le questionnaire.