Le référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale est le neuvième depuis l´indépendance. Le premier référendum en Algérie a eu lieu le 8 septembre 1963 et il concernait la première Constitution. Celle-ci avait été approuvée par 98,14% des suffrages. Le 27 juin 1976, la Charte nationale, traçant les grandes "orientations" de la politique de l´Algérie sous la férule du parti unique, le Front de libération nationale (FLN) a été adoptée à 98,51%. Son enrichissement prônant plus de libertés et une ouverture sur le monde a été par ailleurs approuvé le 16 janvier 1986 à 98,30%. Ce référendum avait été précédé par celui du 19 novembre 1976 où la Constitution proposée par le président Houari Boumediène, qui a dirigé le pays de 1965 jusqu´à sa mort en 1978, a été reconnue à 94,37%. Le 3 novembre 1988, il y a eu l'amendement de la Constitution de 1976 permettant aux Algériens de s´exprimer après les émeutes sanglantes d´octobre ; elle fut approuvée par 92,27% des suffrages. Notons que les émeutes d´octobre 1988 et la sévère répression qui s´ensuivit constituèrent le premier point de rupture dans l´histoire de l´Algérie jusque-là marquée par le régime du parti unique, le Front de libération nationale (FLN), qui régnait depuis l´indépendance en 1962. Point de rupture, car ces événements ouvrirent la voie à un début «timide» de démocratisation. La nouvelle Constitution de 1989 permettait pour la première fois aux Algériens de manifester, de se constituer en partis politiques - le Front islamique du salut (FIS), naissait et était reconnu par le président. Les Algériens sont sortis donc le 23 février 1989 voter pour la révision de la Constitution de 1988 introduisant, notamment, le multipartisme. Le vote a été approuvé à 73,43%. L'amendement de celle-ci, voulu par le président Liamine Zéroual, créant un sénat et limitant à deux le nombre des mandats présidentiels a été décidé en 1996. Les années qui séparaient les deux événements, le Président avait alors entamé un dialogue avec les autres partis, qui avait abouti, en mai 1996, à une plate-forme de réconciliation laquelle proposait des réformes constitutionnelles devant être discutées et approuvées par une "Conférence d´entente nationale" avant de faire l´objet d´une consultation populaire ou d´un référendum. Deux séries de négociations sur la réconciliation nationale ont été organisées. Quatre commissions mixtes ont été créées et la "Conférence d´entente nationale" a entériné les propositions d´amendements constitutionnels, qui ont été par la suite approuvées par 84,6 % des voix lors d´un référendum organisé le 28 novembre 1996. Le taux de participation au référendum avait atteint 79,8 %, malgré les menaces des extrémistes. A l'époque, un volet essentiel de la stratégie exposée par le président et les autres responsables a consisté à entreprendre de profondes réformes économiques pour passer d´une économie planifiée à une économie de marché et prendre en charge les problèmes économiques auxquels était confronté le pays depuis la chute brutale des prix du pétrole au cours de la deuxième moitié des années 80. Les autorités ont coopéré avec le Fonds monétaire international (FMI) et le gouvernement a lancé un processus de privatisation. Le dernier référendum a eu lieu le 16 septembre 1999 sur la Concorde civile du président Abdelaziz Bouteflika, élu en avril pour un premier mandat de 5 ans (98,63%), amnistiant des milliers d´islamistes armés ayant déposé les armes. Tous les référendums, faut-il le souligner, ont été approuvés à plus de 90%.