La question des traitements des déchets de soins à risques infectieux (DASRI) refait surface au centre hospitalo-universitaire Saâdna Abdenour. L'acquisition prochaine d'un type de banaliseur qui prendra la place des incinérateurs tant contestés, en est la cause. L'association pour la promotion de la qualité et de la protection du consommateur de Sétif (APQPCS) qui a bataillé des années durant pour le remplacement des incinérateurs par des banaliseurs, conteste le choix de la direction du CHU. Voici ce que nous confie son président Azzedine Chenafa : «L'association qui a beaucoup milité pour l'installation d'un banaliseur pour le traitement des DASRI, est déçue d'apprendre que le CHU de Sétif compte commander un équipement d'une capacité de 50 kg/ heure. Nous apprécions la démarche mais l'établissement qui dispose de 830 lits (hôpital, clinique ORL OPHT et l'ancienne maternité) générant quotidiennement 1,5 kg de déchets par malade et par jour, a besoin d'un grand équipement. Par une simple opération arithmétique, l'infrastructure produit quotidiennement pas moins de 1 245 kg de déchets. Un équipement de 50 kg/heure est, qu'on le veuille ou non, inapproprié d'autant plus que l'hôpital connaîtra dans les mois à venir, une extension. L'ouverture prochaine de nouveaux services (service de désintoxication, cardiovasculaire, neurochirurgie, etc.) se répercutera sur le volume de déchets générés.» L'APQPC qui conteste un tel choix, prend pour exemple le centre hospitalo-universitaire, Nedir Mohamed, de Tizi Ouzou qui vient de s'équiper d'un banaliseur d'une capacité de 150 kg/heure. L'établissement en question produit quotidiennement pas plus de 600 kg de DASRI. Mieux encore, l'équipement qui est en mesure de neutraliser complètement les germes sans dégager de fumée, ni secréter de liquide, a été installé à l'intérieur du centre d'enfouissement technique (CET), une première en Algérie si ce n'est pas à l'échelle continentale. Toujours selon notre interlocuteur, la réalisation d'un banaliseur d'une grande capacité de traitement de déchets dans notre wilaya permettra aux différentes structures de santé publiques ou privées - qui n'ont pas les moyens pour utiliser une telle technologie- peuvent s'équiper d'au moins de 2 camions pour assurer la navette entre les structures de santé et le CET de Sétif, qui aura également l'opportunité de créer de nombreux postes de travail. Pour l'intérêt général, l'association sollicite l'intervention du wali pour inviter la direction du CHU à revoir sa copie. Pour connaître l'autre son de cloche, nous avons pris attache avec le directeur général du CHU, Nouredine Belkadi, qui nous a fait la réponse suivante : «Le traitement des DASRI est notre plus grand souci. Pour preuve, nous en avons ces dernières 48 heures expédié vers Aïn M'lila et Tizi Ouzou, pas moins de 14 tonnes. Nous sommes tout à fait d'accord avec l'association des consommateurs qui a bien fait de soulever un tel problème. Pour avoir le même banaliseur que celui du CHU de Tizi Ouzou, nous avons besoin d'un terrain.»