Equipement - Le secteur de la santé au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou vient de se doter de 7 nouveaux banaliseurs pour traiter les déchets du milieu hospitalier. Ce nouveau matériel est destiné aux différents établissements de la santé publique qui ont du mal à se débarrasser des déchets hospitaliers qu'ils génèrent quotidiennement et qui représentent un danger réel pour la santé publique et l'environnement. Il est à noter que ce nouveau programme intervient après l'acquisition du centre hospitalo-universitaire Nedir-Mohammed, au cours du mois d'avril dernier, d'un banaliseur capable de traiter 200 kg de déchets par heure et qui prend en charge la stérilisation des déchets hospitaliers, à l'exemple des seringues et autres pansements, avant de les broyer. Ce matériel de dernière génération a coûté pour rappel la somme de 76 millions de dinars. L'acquisition de ce nouveau matériel représente sans doute la fin définitive d'un cauchemar pour les établissements hospitaliers publics de Tizi Ouzou qui butent depuis des années sur le problème de traitement de ses Déchets d'activités de soins à risques infectieux (DASRI). Ces derniers génèrent 339 569 tonnes de déchets dont 254,68 tonnes sont stockées, alors qu'une faible quantité de 84 889 tonnes est éliminée, selon des chiffres communiqués au titre de la déclaration de l'année 2011. Il est à rappeler que le traitement des déchets de soin a constitué un véritable casse-tête chinois pour les établissements hospitaliers par le passé. Cela en raison de l'insurmontable problème de cumul d'importantes quantités de DASRI qui sont stockées dans l'enceinte du CHU. Les responsables du CHU Nédir-Mohammed étaient contraints de recourir aux services d'une unité spécialisée dans l'incinération de ces substances, située à Si Mustapha, dans la wilaya de Boumerdès, moyennant un prix de 180 DA/kg, après que les deux incinérateurs qui se trouvent au niveau de l'hôpital le Bellaoua, eurent connu des pannes répétitives qui auraient été provoquées par des actes de sabotage perpétrés par des riverains. D'ailleurs, ce sont les habitants du village limitrophe Redjaouna, qui ont amené, via des actions de protestation, les responsables de l'hôpital à arrêter le traitement des déchets hospitaliers dans l'enceinte de l'établissement en raison des odeurs et de la fumée générées par cette opération qui représente un danger pour leur santé. Notons au passage que la wilaya de Tizi Ouzou compte dix établissements hospitaliers parmi lesquels, un Centre hospitalier universitaire (CHU), deux établissements hospitaliers spécialisés, sept établissements publics hospitaliers, et huit établissements de santé de proximité ainsi que 58 polycliniques et 248 salles de soins. Le secteur privé, pour sa part, recèle 16 cliniques disposant de 264 lits. Par ailleurs, il est important de signaler que bien que les établissements hospitaliers publics aient réussi à acquérir un matériel sophistiqué de dernière génération à prix d'or pour se débarrasser de ces déchets, le secteur privé est bien loin de s'offrir ce «luxe» et continue inexorablement à se débarrasser de ses déchets au niveau des décharges publiques loin de tout contrôle. D'ailleurs, à ce propos la solution d'acquérir des banaliseurs communs aux différents établissements du milieu hospitalier privé de la wilaya pour le traitement de leurs déchets en raison du coût exorbitant de ce matériel, a été préconisé par les membres de l'Assemblée populaire lors de la dernière session de la wilaya, surtout que la législation en vigueur les oblige à se débarrasser de leurs déchets.