Des membres du comité central du FLN seront convoqués par la commission de discipline. Il leur est reproché des «déclarations qui auraient porté atteinte au parti». Au moment où le secrétaire général du FLN menace ses opposants de sanctions disciplinaires, les anti-Saadani relancent leur demande pour la tenue d'un comité central. Ils sont sept membres du comité central (Abderrahmane Belayat, Amar Tou, Layachi Dadoua, Aïssa Kassa, le sénateur Brahim Boulahia, Noureddine Boualem Djaffar et Malika Yarfa) dont la presse annonce leur prochaine convocation par la commission de discipline du FLN. Il est reproché à certains des «déclarations qui auraient porté atteinte au parti» et à d'autres d'«avoir mis en place une direction parallèle pour animer des meetings lors de la présidentielle, en violation des choix et ligne politiques du parti». La décision sera annoncée après que l'instance que préside Omar El Ouzzani aura au préalable établi la liste des membres incriminés. Puis, il reviendra à Amar Saadani, patron du parti, d'arrêter les noms et donner son feu vert pour adresser les convocations aux cadres du parti afin qu'ils répondent des griefs qui leur sont reprochés. Mais on en est encore loin. Pour l'heure, la commission étudie toujours les informations qui sont en sa possession. Et aucune décision ne devrait être prise dans l'immédiat. «Pour le moment, la commission est dans sa phase de collecte des informations. Elle doit au préalable étudier le cas de chacun et déterminer les griefs qui leur sont reprochés. Ce n'est qu'après qu'une liste sera établie et soumise à l'appréciation du secrétaire général», affirme Saïd Bouhadja, le chargé de la communication, qui tient à préciser que «les membres de la commission de discipline ont été installés il y a trois ans, au temps où le parti était dirigé par Abdelaziz Belkhadem. C'est cette instance qui avait interdit à Mohamed-Seghir Kara et à l'ancien ministre El Hadi Khaldi de participer aux travaux du comité central, en 2012». Sauf que le président de la commission, Omar El Ouzzani, démissionnaire de son poste, avait par la suite soutenu la candidature de Amar Saadani lors du comité central rocambolesque d'août 2013. Il avait été réinstallé à la tête de la commission par le nouveau secrétaire général. Cette nomination est jugée caduque par les opposants au secrétaire général. «Comment voulez-vous qu'on reconnaisse une commission présidée par quelqu'un dont la nomination a été faite par un secrétaire général, donc illégale ?» se demande Abderrahmane Belayat. Mais pour certains cadres du parti, l'information distillée par voie de presse cache la volonté de Amar Saadani de faire diversion au moment où le site d'information Mondafrique l'accuse de posséder des biens immobiliers en France avec une carte de séjour de dix ans. «Amar Saadani est dans une posture délicate. Il est englué par les révélations sur ses biens immobiliers mais aussi pour avoir fait miroiter des postes ministériels à des personnalités du parti. Pire, il a été désavoué par le président de la République qui a maintenu Abdelmalek Sellal à la tête du gouvernement, alors que son hostilité pour le Premier ministre est connue de tous», estime un membre du comité central sous le couvert de l'anonymat. Pour le secrétaire général du parti, l'activation de la commission de discipline doit également lui permettre de couper l'herbe sous le pied de ses opposants au moment où la demande de la tenue d'un comité central, introduite avant la présidentielle, va être actualisée. «Nous avons mis en place un comité unifié pour la protection des droits du parti et du comité central. Cette direction de 21 membres est chargée, en compagnie des initiateurs, d'actualiser la demande déposée auprès de la wilaya pour la tenue d'un comité central», révèle Abderrahmane Belayat qui avertit : «Il vaut mieux pour eux qu'ils cessent leurs manœuvres car nous ne sommes pas de petites âmes pour être effrayés par les gesticulations des uns et des autres.»