Les habitants du quartier Iheddaden, sis au chef-lieu de la ville de Béjaia, ont organisé avant-hier un rassemblement devant le siège de la wilaya pour revendiquer l'amélioration de leur cadre de vie. Ils étaient des centaines à se manifester contre «l'exclusion». Les citoyens d'Iheddaden Oufella expliquent que les projets et programmes de développement de l'Etat concernent uniquement les quartiers voire, les maisons ayant un acte de propriété. Iheddaden est un ensemble de quartiers dont les habitations ont été construites sans permis de construction, sur des terrains domaniaux qui appartiennent, d'après l'administration au secteur des forêts. Ainsi, la nature juridique des terrains n'est pas encore tranchée, selon les habitants dont certains avaient acheté des lopins de terre avec un papier timbré, sans valeur juridique. Interrogé, un habitant fulmine : «L'administration nous fait payer l'erreur de ses cadres qui ont permis la construction d'habitations illicitement dans cette zone avant de régulariser les terrains. Pour ce faire, elle nous prive des conditions élémentaires de vie comme l'eau, l'électricité et le gaz». Mais pour nos interlocuteurs, et devant ce fait accompli, «les autorités locales doivent aller vers la régularisation des terrains et des maisons dans le cadre du nouveau cadastre afin qu'on puisse bénéficier des projets d'aménagements, de l'énergie et de l'eau». Un représentant des habitants a indiqué que les travaux de réalisation des réseaux d'alimentation en eau potable, du gaz et le réseau d'assainissement des eaux usées sont à l'arrêt depuis plusieurs jours. Ce qu'il apparente à «du mépris de la part de l'administration locale a touché même les établissements publics dont les écoles primaires et le CEM ne sont pas dotés de chauffages et d'eau potable». En sillonnant les ruelles d'Iheddaden, le visiteur constate des allés délabrées et des nids de poule où stagnent des eaux usées nauséabondes. «Nous sommes à cet effet en proie à toutes sortes de maladies, car en plus des égouts qui débordent et qui coulent à ciel ouvert, les ordures ménagères ne sont pas ramassées régulièrement», dit un autre contestataire.