Les ingénieurs français de Varian Médical (France), une filiale de la société américaine détentrice du marché, ont achevé l'installation des 3 accélérateurs, des équipements indispensables dans les séances de radiothérapie des malades atteints du cancer. Avant leur mise en service prévue pour le 28 mai courant, en présence, nous dit-on, du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, les experts accompagnés par un physicien algérien, procèdent ces jours-ci aux différents essais. Exerçant dans différentes structures sanitaires 12 manipulateurs recrutés depuis plus de deux ans, réintégreront le CAC la semaine prochaine. Tout comme les huit radiothérapeutes affectés provisoirement au centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d'Alger, et au CHU de Constantine. Néanmoins, des praticiens du CAC estiment que cette deuxième ouverture est quelque peu prématurée. D'autant plus, disent-ils, que beaucoup de choses manquent à l'établissement où malades et personnels ont passé l'hiver sans chauffage. Avant d'énumérer les problèmes inhérents à une bonne prise en charge du malade qui « patiente », nos interlocuteurs confient que depuis l'ouverture de l'oncologie médicale le 28 octobre 2014, coïncidant avec la visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal, «qui n'a vu que du vent», l'établissement est dépourvu de téléphone, du fax et d'Internet. Et de poursuivre : «On ne doit plus se voiler la face, l'entreprise chargée de la réalisation du centre n'a pas été à la hauteur de la mission qui lui a été confiée. Pour étayer de tels propos, on doit ‘déplacer' les faux plafonds pour constater les malfaçons et les innombrables ratages. Mieux encore, des fuites d'eau sont constatées en de nombreux endroits alors que la réception définitive de la structure n'est toujours pas signée.» Abondant dans le même sens, nos interlocuteurs nous diront que la structure a été «gratifiée» de lavabos et robinets d'un autre âge. Selon eux, les médecins travaillent dans des conditions difficiles, ils consultent leurs malades dans de minuscules bureaux, indignes d'un nouvel centre anticancer. Il y a également lieu de signaler que le personnel administratif n'est toujours pas installé, sachant que la structure administrative n'est, à quelques jours de la visite du ministre, toujours pas livrée et ce malgré les efforts du directeur du CAC qui se bat contre vents et marées. Ayant gros sur le cœur, des membres du personnel qui ont requis l'anonymat, ont tenu à signaler que depuis son ouverture en octobre dernier, l'oncologie médicale a enregistré 500 nouveaux cas et réalisé 2500 consultations. D'après les mêmes sources, les malades de 7 wilaya (M'sila, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Bejaïa, Jijel, Mila et Batna) ont depuis la date indiquée bénéficié de 3000 cures de chimiothérapie. L'on apprend par ailleurs que plus de 240 patients bénéficient mensuellement de soins de confort. «Le cancer du sein représente 50% des pathologies touchant les femmes prises en charge par le CAC. Les cancers du poumon et colorectaux représentent chacun 30% des tumeurs diagnostiquées chez l'homme. Nos interlocuteurs tonnent : «Pour l'intérêt du malade qui a besoin d'une prise en charge médicale efficiente, on ne voit pas d'un bon œil une autre ‘inauguration politique' car la structure manque de médicaments et de beaucoup de choses ; elle a en outre besoin du renfort de trois spécialistes et six généralistes. La situation administrative ambiguë d'un professeur, de deux spécialistes de santé publique, de trois généralistes détachés des EPSP (établissement public de santé de proximité) et d'un autre spécialiste se trouvant dans la même situation, affecte le moral. Prenant en charge des malades lourds, l'établissement qui attend la livraison de la cantine et d'autres locaux, ne peut continuellement fonctionner avec du provisoire d'autant plus que les pouvoirs publics n'ont pas lésiné !» Pour connaître un autre avis sur cette situation, nous avons à maintes reprises, tenté de joindre le directeur du CAC, hier, mais il n'a pas décroché son téléphone.