Parqués dans des locaux de fortune, sans la moindre commodité d'hygiène, ces victimes des guerres et autres calamités naturelles - qui subsistent de la mendicité-, posent un sérieux problème aux autorités. La wilaya de Mila connaît comme nombre de régions du territoire national, un afflux considérable de ressortissants étrangers de différentes nationalités. Forcés à l'exode massif, ces immigrés sont essentiellement issus de pays subsahariens, en proie à des conflits armés et aux calamités naturelles, comme le Niger et le Mali, ou encore de pays arabes comme la Syrie. Si les statistiques rendant compte du nombre exact d'individus composant des communautés d'immigrés clandestins ne sont pas à notre possession, les chiffres relatifs aux ressortissants nigériens sont, en revanche, disponibles. Le wali de Mila révélait, ce mardi, à l'occasion de la tenue de la première session ordinaire de l'APW de l'année 2014, le nombre de Nigériens vivant sur le sol de la wilaya. «Les services compétents ont recensé exactement 250 immigrés clandestins de nationalité nigérienne», dira-t-il. Vivant de mendicité au niveau des grandes agglomérations comme Mila, Ferdjioua, Chelghoum Laïd, Tadjenanet et Grarem-Gouga, ces immigrés parqués dans des locaux de fortune appartenant aux communes d'accueil endurent de sévères conditions d'existence. Dans le même temps, ils posent de sérieux problèmes d'hygiène publique : les hangars en tôle mis à leur disposition à Mila, à proximité de l'abattoir communal, par exemple, sont dépourvus de sanitaires et d'eau, ce qui contraint leurs pensionnaires à faire leurs besoins naturels à l'air libre, au vu et su des passants. Cela a mis la puce à l'oreille des autorités locales qui ont réagi en mettant en place des équipes médicales pour la prise en charge de cette communauté, d'une part, et prévenir d'éventuelles maladies, d'autre part. Dans ce sens, le wali rassure qu'aucune pathologie grave n'a été dépistée par les brigades de médecins montées à cet effet. Il indiquera, en outre, que son administration a officiellement demandé au ministère de l'Intérieur la reconduction de ces immigrés aux frontières. Toutefois cela est loin d'être la solution idéale, soutiennent des observateurs et des élus locaux, du moins pour l'heure, car ce pays voisin, le Niger en l'occurrence, n'est toujours pas ce havre de paix où l'on peut vivre en toute sécurité.