Corvéables et malléables à merci, ils sont astreints à des travaux de cueillette agricole, employés comme manœuvres sur les chantiers de construction. Quand ils n'arrivent pas à travailler au noir, ils pratiquent la mendicité. Parfois ils usent de procédés illicites, tels le vol ou l'escroquerie, pour lesquels plusieurs d'entre eux ont comparu devant la justice et condamnés. La situation relative à l'immigration subsaharienne semble perdurer malgré les efforts déployés par la Brigade de recherche, d'investigation et de lutte contre l'immigration clandestine (BRIIC). En dépit du froid qui sévit à l'extrême ouest du pays, les immigrés clandestins candidats à l'exil se font de plus en plus nombreux. Ils sont environ 800 immigrés clandestins de diverses nationalités qui vivent terrés dans des conditions inhumaines à l'ouest de la ville de Maghnia, non loin du village frontalier Akid-Abbès. Nombreux parmi eux qui ont déjà tenté à plusieurs reprises de traverser la barrière espagnole sans résultat. Démunis et sans le sou, ils se replient via le Maroc vers ce camp de fortune pour se faire une nouvelle santé et gagner un peu d'argent pour repartir de nouveau vers l'inexpugnable Eldorado. Tous les moyens sont utilisés par ces immigrés clandestins originaires du Mali, du Bénin, du Niger, du Nigeria, du Sénégal... Corvéables et malléables à merci, ils sont astreints à des travaux de cueillette agricole, employés comme manœuvres sur les chantiers de construction. Quand ils n'arrivent pas à travailler au noir, ils pratiquent la mendicité. Parfois ils usent de procédés illicites, tels le vol ou l'escroquerie, pour lesquels plusieurs d'entre eux ont comparu devant la justice et condamnés. Dans ce contexte, quelque 200 immigrés clandestins ont été interpellés par la BRIIC en 2011 avant d'être refoulés aux frontières. Même si, comparativement aux années précédentes, le nombre de ces clandestins a connu un déclin significatif, il n'en demeure pas moins que ceci reste toujours une préoccupation majeure, aussi bien pour les services de sécurité que pour ceux de la santé. Sur ce plan, l'hôpital de Maghnia accueille souvent des clandestins pour des maladies graves dont des cas de sida ou pour des accouchements. Pour l'anecdote, l'on se rappelle cette maman malienne qui a été admise en urgence à l'hôpital où elle a accouché et a donné naissance à une fille qu'elle a prénommée… Maghnia. Ceci n'est pas sans poser des problèmes particuliers, tels la découverte d'une dépouille d'un immigré clandestin qui a longuement séjourné dans la morgue au point où il s'est décomposé à cause de la lenteur de la procédure bureaucratique de l'instance diplomatique de son pays. L'immigration clandestine est donc une réalité avec ses déboires et ses problèmes, et les nouvelles dispositions prises par l'Espagne à l'encontre de ces immigrés clandestins, qui a érigé une barrière métallique à ses portes pour les décourager, a accentué le repli, donc le nombre de clandestins qui se trouvent ponctuellement sur le sol algérien et pour lesquels des actions doivent être menées, notamment en cette période de grand froid. A.M.