Mercredi et jeudi, tour à tour, les diabétiques et les insuffisants rénaux de Témouchent ont organisé, avec le renfort de leurs fédérations respectives et de la DSP, deux journées d'information et de sensibilisation sur leurs pathologies respectives. Il s'est agi pour les intervenants de vulgariser les connaissances de façon à rendre intelligibles la maladie, ses complications, les traitements et les conseils relatifs à une bonne hygiène de vie. La situation est d'autant préoccupante que 70% des diabétiques sont hémodialysés parce que leur affection est généralement découverte tardivement. Ainsi, selon un dépistage effectué entre le 17 et le 23 juin, ayant porté sur 7 914 personnes âgées de plus de 35 ans à travers la wilaya, la DSP a découvert 323 nouveaux diabétiques (4%). Par ailleurs, parmi cet échantillon pris au hasard, il y avait 1 439 hypertendus (18%) qui s'ignoraient ainsi que 4 177 cas d'obésité (52,77%). Au niveau du chef-lieu de wilaya où l'opération s'est poursuivie jusqu'au 26 juin, sur 2 810 tests, 184 nouveaux diabétiques ont été découverts (6,54%). Ceci étant noté pour les diabétiques, les insuffisants rénaux qui se disent être au nombre de 10 000, eux, alertent sur leur situation en mettant en exergue une confondante arithmétique. En effet, ils signalent qu'une séance d'hémodialyse revient à 5 290 DA à la CNAS, cela sans compter les médicaments et les frais d'ambulance. Et si l'on compte qu'un malade revient à 1,2 million DA/an, à raison de 13 séance de dialyse par mois, et à tabler sur une espérance de vie minimum de 10 années, sa prise en charge aura coûté 120 millions DA. « Alors, considérant que depuis 1986, il n'y a eu que 220 greffes rénales, soit dix par ans, vers quelle échéance les 400 malades disposant de donneurs vont être greffés ? En outre, sachant que ces greffes reviennent entre 1,5 et 2 millions DA à l'étranger, soit l'équivalent d'une année d'hémodialyse, ne vaut-il pas mieux pratiquer la greffe et faire d'une pierre deux coups, d'une part soulager définitivement le malade et de l'autre faire réaliser des économies à la CNAS ? Il y a par ailleurs urgence parce que l'hémodialyse n'est pas sans risque fort de contamination puisque 37% sont touchés par l'hépatite B ou C, ce qui exclue alors toute greffe ! » Aussi, pour la prise en charge de ce problème, nos interlocuteurs appellent à la création d'un organisme national devant gérer la transplantation d'organes. Ils n'ont également pas manqué de dénoncer deux anomalies. Il y a d'une part le fait qu'un tiers des dialysés soit pris en charge au sein de centre privés conventionnés par la CNAS : « Or, chez certains d'entre eux, la pochette « bicar » (bicarbonate), conçue pour un usage unique de façon à éviter les contamination, est utilisée pour deux malades, ce qui leur permet de réaliser un gain substantiel. Aussi, nous recommandons que ces pochettes portent des vignettes et que le remboursement par la CNAS des dialysés se fasse sur la base du nombre de vignettes. » En deuxième lieu, il est alerté sur le fait que l'EPO, une hormone régulant l'anémie chez le dialysé, n'est pas administrée chez les privés ce qui n'est pas sans conséquences sur certains malades. A signaler que cette hormone étant un produit dopant, n'est pas commercialisée et n'est disponible qu'au sein des hôpitaux.