L'atmosphère est délétère à l'université Ferhat Abbas de Sétif où le courant est rompu entre le recteur et une partie du corps enseignant. Ainsi, plus de deux cents enseignants de différents grades sont signataires d'une pétition mettant en cause la gestion du premier responsable de la cinquième université du pays. Le document comportant six volets a été transmis au ministre de l'Enseignement supérieur. Les écarts de langage du recteur figurent en pole position dans la plate-forme des griefs. Tout comme le voyage de Lyon, effectué en avril dernier, par l'épouse du recteur. Cette virée sera, selon la facture, prise en charge par le chapitre 21/26 réservé aux déplacements des étudiants devant effectuer des stages de longue durée à l'étranger.En abordant la question du budget qui n'a, selon les pétitionnaires, connu ni changement ni concertation lors de son élaboration, ils considèrent, chiffres à l'appui, que la part du lion est revenue à la centrale (rectorat). Au titre des stages de courte durée, la centrale s'est octroyé 5 000 000 DA. Ce montant dépasse parfois l'enveloppe allouée aux six facultés de l'université. Au volet des équipements et matériel informatique, la centrale s'est adjugée à 4 500 000 DA, la même somme attribuée à toutes les facultés. Concernant les équipements et mobiliers pédagogiques, la direction s'est offert 4 900 000 DA, presque le double de l'enveloppe destinée à toutes les facultés réunies. Pour les frais inhérents aux études de post-graduation, le montant du rectorat (20 354 000 DA) est largement supérieur à la dotation des instituts. En ce qui concerne l'internet, les pétitionnaires estiment qu'avant 2006 la connexion était presque parfaite. Ces derniers mettent le doigt sur les 12 000 000 DA payés pour accéder à la documentation scientifique et technique en ligne. Pour eux, l'opération pénalise les enseignants-chercheurs et les étudiants en post-graduation des différentes facultés, obligés de se rabattre sur les cybercafés pour pouvoir envoyer leurs bilans, sachant que l'opération ayant nécessité un bon pactole a tout simplement échoué. Le problème de gestion des budgets aussi bien de fonctionnement que d'équipement des laboratoires de recherche a été soulevé. Les pétitionnaires s'interrogent : qui empêche les laboratoires de s'équiper ? Où sont passées les prérogatives réglementaires du directeur de laboratoire ? Le corps enseignant conteste en outre l'austérité imposée aux soutenances de mémoire de magistère et de thèses de doctorat. Faisant fi de la réglementation en vigueur, l'administration impose des jury-maison. Avec une telle démarche, basée essentiellement sur de simples considérations de prise en charge (billetterie, hébergement et restauration) des missionnaires étrangers, la direction dévalorise ses propres compétences.