Karim Cherif, président de la Fédération nationale des hôteliers (FNH), nous donne son éclairage sur le développement de ce secteur. -Quel est l'objectif de votre participation au Sitev ? Il s'agit de mieux nous faire connaître. Nous sommes une association qui regroupe l'ensemble des exploitants hôteliers des secteurs public et privé et des chaînes internationales. Il est vrai que la carence essentielle du secteur hôtelier est la qualité. Les prestations sont très moyennes et les prix élevés. Nous les sensibilisons sur la formation et la mise à niveau en s'adossant à des professionnels qui maîtrisent l'expertise et les techniques des métiers de l'hôtellerie et de la restauration. Nous sommes présents en force au Sitev parce que c'est le Salon incontournable qui rassemble l'ensemble de la chaîne touristique en Algérie (agences de voyages, tours opérateurs, offices de tourisme…). Toutefois, nous considérons qu'un salon de ce genre n'est pas forcément le meilleur moment pour faire la promotion de produits touristiques. En effet, les touristes se préparent dès la fin des vacances (octobre), quand arrive le mois de mai, c'est une période où il y a moins d'opportunités de drainer des flux touristiques. Ce Salon a son importance, mais il est une vitrine un peu trop importante pour des stands des pays étrangers qui viennent prendre de la clientèle algérienne. Il faudrait faire un autre Salon national qui bénéficie de la reconnaissance des pouvoirs publics. Le discours du gouvernement est axé sur le tourisme interne. -Comment analysez-vous ce segment de marché ? Nous pensons que la priorité serait de construire d'abord un tourisme accessible aux nationaux. Les conditions ne sont pas encore complètement réunies pour drainer des flux touristiques internationaux. Nous nous intégrons à la feuille de route du Schéma directeur de l'aménagement touristique (SDAT), c'est l'axe majeur avec l'augmentation des infrastructures touristiques, il y a des mesures incitatives qui permettent un décollage. -Qu'en est-il de l'investissement hôtelier ? Il y a à l'horizon 2015 plus de 680 établissements hôteliers en construction, dont 80% sont en phase de finalisation. Le parc hôtelier augmente, c'est-à-dire qu'il y a eu des politiques de promotion dans le domaine de l'investissement. Il y a un accueil bienveillant des autorités : par exemple, les walis sont conscients qu'on ne peut développer une région qu'à partir du moment où on peut garantir aux investisseur où se loger. -Les chaînes étrangères qui s'installent en Algérie représentent-elles une concurrence ou une complémentarité ? C'est une complémentarité. La concurrence permet l'élévation de la qualité du produit et la baisse des prix. Les chaînes étrangères n'ont pas forcément investi, mais elles sont axées sur l'expertise, la formation. Nous avons besoin de ces chaînes en Algérie.