Il y a deux ans presque jour pour jour, 13 nouveau-nés sont décédés à l'hôpital de Djelfa. On se souvient que le ministre de la Santé de l'époque, le Pr Redjimi, qui avait rejoint le lieu du drame aussitôt l'information rendue publique, avait d'emblée dédramatisé en affirmant que le taux de mortalité en néonatologie correspondait aux standards internationaux et d'ajouter, après les conclusions de l'enquête épidémiologique effectuée in situ par des spécialistes, que seulement 3 sur les 13 bébés étaient morts de septicémie. A ce jour, aucun compte rendu n'a été fait sur les raisons concernant les dix autres bébés et encore moins sur les mesures censées constituer un motif suffisant pour monter un plan de lutte contre les maladies nosocomiales, comme c'est le cas dans beaucoup de pays, pourtant à la pointe de la prévention sanitaire. L'OMS a alors dressé un constat peu reluisant sur l'état des lieux de la santé publique en Algérie. Dans l'émission « Question de l'heure » de la Chaîne III du 29 novembre 2004, le même ministre revient sur l'hécatombe de Djelfa en reconnaissant cette fois que « la responsabilité est collégiale ». Néanmoins, il tenta de sauver la face de ce secteur moribond en louant la « performance » d'avoir fait reculer les maladies tropicales, la peste, le paludisme et le choléra, des affections considérées sous d'autres cieux comme moyenâgeuses. Si pour l'instant aucune cause n'est avancée officiellement sur le drame de l'hôpital Parnet, l'hypothèse d'une infection nosocomiale reste tout de même forte, vu l'état hygiénique de nos hôpitaux. La situation est de plus en plus inquiétante, car l'absence qe vulgarisation et de sensibilisation fait que le grand public parle de ces infections sans en connaître ni l'origine, ni la population touchée, ni le contexte qui favorise la contamination. A-t-on au moins réalisé une étude pour ressortir le pourcentage des patients hospitalisés atteints d'infection nosocomiales et décédés et conclure à une hausse ou une baisse de décès ?