Sept nouveau-nés sont décédés dans la nuit de lundi à mardi à l'hôpital Parnet à Alger, a-t-on appris hier d'une source sûre. Les causes de cet énième drame dans nos hôpitaux demeurent inconnues. L'information, qui s'est propagée telle une traînée de poudre, a laissé la ville en émoi. En l'absence d'informations officielles, plusieurs versions ont été données pour expliquer ce drame. On a appris d'une source que ce drame aurait été provoqué par une infection nosocomiale (un virus contracté dans un hôpital). Si l'on tient compte de l'état des hôpitaux, qui manquent de moyens de désinfection, une telle hypothèse reste plausible. Mais une autre source de l'hôpital a exclu cette hypothèse pour la simple raison que les bébés décédés se trouvaient dans des couveuses. Selon cette dernière, les sept bébés ne sont pas morts des mêmes causes. Ainsi, elle a expliqué que quatre d'entre eux sont des prématurés pesant 900 grammes chacun. Dans ce cas, le taux de mortalité est très élevé. Deux autres, des jumeaux, sont décédés d'une infection. Le septième (et le dernier) est mort des suites d'une maladie. Laquelle ? Cette source n'en dira pas plus. Le ministre de la Santé, Amar Tou, s'est rendu sur place. Et voilà qu'une commission d'enquête, composée d'experts en épidémiologie, en pédiatrie et en néonatologie, a été aussitôt installée afin de déterminer les véritables raisons de ce drame. Au-delà de la véracité des versions données, le fait est là : des bébés meurent encore une fois dans nos hôpitaux sans que l'on sache quelles sont les véritables causes du décès ? Nous nous sommes rendus sur les lieux en vue d'avoir des explications auprès de la direction de l'hôpital de Parnet. Mais celle-ci, usant d'un subterfuge bureaucratique, nous a exigée une autorisation du ministère de la Santé pour avoir des informations. Direction vers le ministère de Amar Tou. Une fois sur place, un agent nous a reçus et appelé le service de la communication. Réponse : il n'y a personne pour nous recevoir. Après notre insistance, l'agent (r) appellera la direction. Même réponse ! Aucun responsable n'est là pour délivrer cette fameuse autorisation ou à défaut nous informer sur ce qui s'est passé à l'hôpital Parnet. Comment expliquer qu'une telle catastrophe se produit dans un hôpital sans qu'il y ait une personne au ministère pour communiquer ? Pourquoi ce silence ? La population n'a-t-elle pas le droit d'être informée sur une affaire de grande sensibilité ? S'agit-il d'un drame résultant d'une quelconque négligence humaine ? Ou d'une grave défaillance ? Il est nécessaire cependant de rappeler qu'il ne s'agit pas d'une première dans le « registre noir » de nos hôpitaux. Un autre drame, encore plus grave, s'est produit à l'hôpital de Djelfa : 14 bébés ont péri à cause de défaillances patentes. Pour ce drame aussi, une commission d'enquête a été dépêchée. Quelques semaines plus tard, le ministre de la Santé d'alors, Mourad Rejimi, avait déclaré que « les décès de Djelfa étaient inévitables », se basant, bien entendu, sur le rapport d'expertise. Depuis, le décès des prématurés dans nos hôpitaux semble n'avoir rien d'anormal aux yeux des responsables.