Les retards dans le lancement des programmes de logements publics s'éternisent à Sidi Bel Abbès, virant parfois au cauchemar pour des milliers de souscripteurs désabusés. Parmi ces programmes, celui des 3 000 logements publics aidés (LPA), dont 500 octroyés à l'OPGI. Un programme inscrit en 2011 et qui connaît un taux d'avancement très faible. Les lenteurs administratives liées aux procédures d'avis d'appels d'offres successives, suivies souvent de consultations restreintes pour cause d'infructuosité, ont fait que de nombreuses assiettes foncières devant accueillir ces logements demeurent aujourd'hui encore à l'état nu. «Les conditions contenues dans le cahier des charges imposé par le code des marchés publics pour ce genre de logements est des plus contraignants», explique le dicteur de l'Office de gestion immobilière, M. Benahar. Celui-ci rappelle que l'OPGI est tenu de respecter scrupuleusement les spécifications techniques du logement ainsi que les prix fixés pour son acquisition, d'où la difficulté de trouver et de convaincre des entreprises de réalisation qui acceptent les termes spécifiques du cahier des charges fixés pour le LPA. «Malgré le caractère contraignant de cette formule, l'OPGI a pu lancer un chantier de 450 logements sur un quota de 500 qui lui a été accordé», ajoute-t-il. Outre les retards dans le lancement des projets, les souscripteurs doivent s'acquitter auprès de certains promoteurs, en une seule tanche, au titre de l'apport personnel, de montants supérieurs à ceux annoncés par les pouvoirs publics. Ainsi, chez certains promoteurs privés, cet apport passe de 56 millions de centimes à 80, voire 100 millions de cts. «Beaucoup de souscripteurs se sont carrément faits piéger en optant pour cette formule, comparativement aux facilités accordées dans le cadre de l'octroi d'un logement AADL», estime un cadre moyen qui n'écarte pas la possibilité de se désister face à l'impossibilité de verser une telle somme d'argent d'une seule traite. Pourtant, les textes réglementaires promulgués en 2011 précisent que les promoteurs immobiliers sont «tenus de proposer un prix de cession qui ne doit pas, dans tous les cas, dépasser les 40 000 dinars le mètre carré, hors coût du foncier». Lors de son lancement, la formule LPA devait pourtant se singulariser par la souplesse des délais de livraison mais aussi par les facilités financières accordées au souscripteur en quête d'un logement. Force est de constater, trois années après, que l'accès à un logement public s'est transformé en un véritable cauchemar pour de simples salariés complètement désemparés. Selon un responsable de la daïra, le nombre de dossiers déposés au service logement de cette institution dépassait les 14 000 à fin 2013 pour un programme initial de 3 000 logements LPA.