De nombreux cas de tuberculose sont signalés chaque mois dans la wilaya. Le docteur Hanni, dont le service épidémiologique coiffe 9 communes pour une population de 190 000 habitants, assure que 10 cas de tuberculose sont en moyenne diagnostiqués chaque mois par ses équipes. Si l'on considère dans la foulée qu'un cas est enregistré chaque mois dans une commune, nous arriverons à 45 cas par mois dans la wilaya, celle-ci comptant, par ailleurs, 45 communes. En un an, le nombre de tuberculeux s'élèvera à 540 ! Cependant, le docteur Hanni refuse de parler d'épidémie. Incriminant cette maladie très contagieuse due au bacille de Kock d'être plutôt « un fardeau économique », le spécialiste déclare que si la maladie n'a jamais reculé en la forme sous laquelle elle se présente actuellement, à aucune période elle n'a avancé. Explicitant sa pensée quant à cette forme fort répandue, l'épidémiologiste fait remarquer qu'elle affecte les poumons (pleurésie) ou les ganglions (adénite tuberculeuse). La lutte contre les deux formes légales (mortelles) de cette maladie constitue une victoire en ce sens que la vaccination au BCG assure une immunité évaluée à 99,98%. Les personnes les plus exposées à cette maladie infectieuse restent les personnes âgées et les plus de 20 ans. Toujours selon le docteur Hanni, la tuberculose est le deuxième signe qui renseigne sur le degré de développement d'un pays, le premier restant à son avis, la mortalité infantile. Pour montrer les progrès accomplis par notre pays en matière de santé publique, notre interlocuteur met en parallèle les années 1970 où pour 1000 naissances on enregistrait 200 décès. Ces dernières années, pour le même nombre de naissances, on a entre 30 et 35 décès. Et le bon docteur, tout en déplorant l'érosion sévère du pouvoir d'achat du citoyen, rend les conditions de vie actuelles responsables de l'apparition des cas de tuberculose enregistrés dans la wilaya comme dans le pays.