Des brises marines fraîches venant du pays du Soleil-Levant berceront, cet après-midi et ce soir, le public du Théâtre national algérien, avec la troupe Kikunokai qui achève sa tournée maghrébine à Alger. Le hasard fait que son passage tombe avec la célébration de la fête de l'indépendance, alors qu'elle célèbre elle-même ses 35 ans d'existence. Le hasard fait bien les choses, aussi, puisqu'il s'agit là de la rencontre du pays du Soleil-Levant avec celui du « Soleil Couchant » (Maghreb), comme le nomme M. Hara Satoshi, le chef de délégation de la troupe de danse, présent au point de presse qui a été organisé hier, à l'hôtel El Djazaïr, en présence de l'ambassadeur du Japon en Algérie, M. Shimizu Kunio, le chargé de la communication de la troupe et son interprète, M. Ozawa Yoshikazu et une dizaine de belles et gracieuses danseuses. M. Hara Satoshi a insisté sur l'amitié qui lie les deux pays malgré la longue distance qui les sépare, ainsi que les nombreuses similitudes entre les deux : frontières maritimes, montagnes, climat chaud et humide et séismes ! Kikunokai a déjà séduit nos voisins tunisiens et marocains, il y a quelques jours. « Les réactions étaient inattendues. Le public très nombreux en redemandait, beaucoup sont restés à l'extérieur faute de place », raconte M. Hara Satoshi. La troupe a toutes les chances de séduire le public algérois en l'invitant à découvrir de plus près l'univers raffiné du Nihon Buyô. C'est en tout cas le constat qu'on peut faire après avoir eu un petit aperçu, hier, alors qu'une danse nous a été présentée, celle d'Iwai Daiko (tambours de célébration). Cinq danseurs, des tambours et une flûte qui font raisonner les vagues qui se déchaînent sur la plage. Cette danse est celle des habitants vivant au bord de la mer qui prient pour l'abondance de la pêche et le retour sain et sauf des pêcheurs. Ce n'est pas tout, puisque le spectacle, promet M. Hara Satoshi, passe en revue toutes les danses traditionnelles du Japon, qu'elles soient folkloriques ou basées sur le théâtre. Composée d'une trentaine de danseurs et danseuses, cette troupe, qui a obtenu plusieurs prix dont celui de l'excellence au Festival des arts organisé par l'Agence japonaise des affaires culturelles et le diplôme d'honneur du ministère des Affaires étrangères du Japon, se produira sans sa créatrice, Mme Michiyo Hata, dont la santé délicate ne lui permet pas de voyager. Célèbre grâce à sa chorégraphie dans le film Rêve d'Akira Kurosawa (prix spécial aux Oscars en 1988), elle a été reconnue comme meilleur maître dans plusieurs éditions du Concours national de danse, organisé par le quotidien Tokyo Shimbun.