Résumé de la 1re partie Dans la ville d'Agadir ? l'ancêtre de Tlemcen ? une jeune princesse, Choumissa, souffrait de mélancolie. Les médecins ayant parlé de nature et d'air pur pour redonner goût à la vie à la princesse, le roi donne l'ordre à ses ministres de chercher un endroit où la jeune fille pourrait s'épanouir. Les beaux endroits ne manquent pas dans le pays, mais le choix se fixe sur un tertre où non seulement la nature est généreuse, mais où il souffle aussi, de façon presque continue, une douce brise marine, venant de la baie de Rachgoun. Le roi se rend sur les lieux et dit : ? Je suis sûr que ma fille se plaira dans cet endroit, il faut lui construire tout de suite un palais luxueux, pour elle et sa suite ! Des maçons, des charpentiers, des ferronniers et des décorateurs sont recrutés et, sans relâche, ils se mettent à construire le palais qui allait prendre le nom évocateur de Porte des Vents, aujourd?hui, Bab al-Riyâh. L'?uvre achevée, le roi y conduit sa fille. ? Que dis-tu de ce palais, ma fille. ? C'est un beau palais mon père. ? Dis-moi au moins s?il te plaît ! ? Il est très beau, mon père ! ? Dis-moi aussi si tu veux y vivre, car, c'est pour toi et pour toi seule que je l'ai fait construire. Ici, tu seras constamment bercée par la brise marine et tu ne sentiras que l'odeur des fleurs qui poussent par centaines dans les jardins ! La jeune fille a un sourire triste. ? Je t?en remercie, mon père ! Le roi est, lui aussi, attristé : il pensait que sa fille manifesterait de la joie, qu'elle sorte enfin de sa mélancolie et qu'elle reprenne goût à la vie. Le roi ne désespère pas cependant de voir sa fille sortir de son état. Les médecins ne lui ont-ils pas dit qu'il devait se montrer patient et qu'un jour, sa fille guérirait ? Le transfert de la princesse vers le palais donne lieu à de grandes fêtes. Le roi avait, dit-on, des centaines d'instruments de musique dans son château ainsi que des dizaines de musiciens et des troupes de danseurs. On donne donc des concerts et on organise des banquets. Les notables mais aussi les gens du peuple pouvaient s?y distraire et manger à satiété. ? Vive le roi, criait-on, et vive la princesse Choumissa ! La princesse, plus belle que jamais, dans sa robe d'une blancheur éclatante, regardait les danseurs et écoutait les musiciens. Son père se penche vers elle et, d'une voix douce, lui murmure : ? Es-tu satisfaite, ma fille ? ? Oui, répond-elle. ? Alors, dit le roi, pourquoi ne souris-tu pas ? Elle sourit mais son sourire est toujours voilé de tristesse. (à suivre...)