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Une injustice coloniale à redresser
De l'origine du Trésor algérien de 1830
Publié dans El Watan le 03 - 07 - 2006

Parmi les torts que la France a causés au peuple d'El Djazaïr, celui de l'origine du trésor était le plus entretenu, depuis lors jusqu'à nos jours, en vue de son accaparement, au lendemain de la signature de la remise d'Alger par le dey Hussein aux forces expéditionnaires du général de Bourmont, le 5 juillet 1830.
Ce trésor, qui d'après certaines sources anglaises, françaises et algériennes était évalué entre 500 et 750 millions francs de l'époque, soit 4,5 milliards d'euros au bas mot en 2001, constitua le véritable but de l'expédition coloniale devant sauver le royaume chancelant de Charles X. Pour la propagande coloniale, qui ne se suffisait pas d'autres griefs, le Trésor de la République d'Alger était le résultat des prises de la course en Méditerranée quand il n'était pas doté des droits et redevances de passage que les nations en paix avec Alger se devaient d'envoyer. La France devançait ainsi la doctrine de Goebbels et inaugurait l'ère de la manipulation de masse : "Plus le mensonge est gros, plus il passe". Or à la lecture des mémoires, notes et observations d'un espion diplomate, Jean-Michel Venture de Paradis, on est frappé par deux vérités historiques relevées par cet espion, malgré lui, dont on ne peut remettre en cause ses rapports, on ne peut plus officiels :
Entre 1788 et 1790, la course diminuait sensiblement en raison des accords de paix ;
le Trésor d'Alger était provisionné par des entrées fixes se rapportant aux exportations commerciales algériennes très variées. Ainsi, il est noté que « les articles les plus importants fournis à l'extérieur sont le blé dur, l'orge, toutes sortes de légumes, à l'exception des haricots blancs, de l'escayolle, de l'huile et des olives noires, de la cire et du miel, de la laine, des cuirs et du vermillon, les viandes sèches et le corail, du riz, du lin et du tabac, du sel, du raisin sec, des figues, des plumes d'autruche, du cochenille (teinture) et de la soie transformée en ceintures ». Il y a lieu de noter aussi les droits d'ancrage (droits de mouillage et d'armement) des pavillons qui accostent à Alger qui sont tout aussi important par le nombre de navires qui viennent d'Europe et d'ailleurs. Pour s'en convaincre de leur importance dans le produit du Trésor, nous allons passés en revue les quantités qui sortent telles que consignées sur les registres de la douane et de la marine corroborées par les registres du Trésor et appuyées par Venture de Paradis (ces archives doivent toujours exister en France). Pour casser une autre contrevérité qui veut que l'Etat algérien ne consignait rien par écrit alors que le système financier était basé sur une triple souche atterrissant chez le ministre des Finances en charge du poste de premier ministre, candidat immédiat, parmi deux autres fonctions, au poste électif de dey : douane, marine, trésor public. Du port d'Alger, il en sortait respectivement 7 à 8.000 quintaux de laine en provenance du Titeri, et 10 à 12.000 quintaux du port de Bône. En 1787, la Compagnie d'Afrique en a fait 25.000 quintaux à Bône. Comme il en sortait du port d'Alger 20 à 25.000 cuirs évalués à la somme de 100.000 livres l'année. De même, Alger fournissait 3 à 4 cent quintaux de cire à destination de la chrétienté. Il en sortait presque autant de Bône. En raison de contrebande sur ce produit, la Compagnie d'Afrique avait beaucoup de peine à faire 100 quintaux. La Maison française établie à Alger se chargeait de toute la cire du beylik estimée entre 3 et 400 quintaux l'année, y compris les 100 quintaux de redevance du beylik de Mascara. En 1788, il est sorti de Bône, d'Alger, d'Arzew, de Mascara et de Tedles environ 150.000 charges de blé, d'orge et de légumes. En 1787, 33 bâtiments français ont chargé à Bône du blé, orge et fèves et presque autant de navires étrangers. A Arzew, il s'en est fait 26 chargements, 3 ou 4 à Dellys, et tout autant à Bougie d'où est sorti un ou deux chargements d'huile aussi. Signalons que le blé dur algérien fournissait beaucoup de semoule employée pour les pâtes de Gênes et pour le biscuit de mer (vivre stratégique des marins de l'époque). Le plus beau grain celui de Constantine dont il n'y avait que celui de Sardaigne qui lui était supérieur. Nous sommes surpris d'apprendre que la riziculture existait en Algérie du côté de Miliana et Relizane (Magnana et Miné dans le texte). Miné étant le nom romain de Relizane. Elle a occupé 1800 hectares jusqu'en 1958. Son prix à l'exportation était de 10 à 11 franc le quintal (1 sequin algérien valait 10 f). Parmi les autres produits du Trésor, il y avait les droits de douane, ceci pour dire l'existence de l'Etat et du gouvernement, à l'entrée et à la sortie du territoire maritime. La douane d'entrée à Alger pour les marchandises du Levant et de la chrétienté était de 5% pour les Européens, de 5% pour les Maures et 12,5 % pour les juifs. Les plumes d'autruche fournis par le Mzab, la laine et l'escayolle payent 2 % de sortie de douane sur le prix d'achat. Le tabac paye le même droit à l'entrée et à la sortie soit 2%. Les choses de soie payaient environ 3%. Certains articles de sortie rendaient peu à la douane comme le vermillon venant de Blida et de Mascara. Les fraudes douanières sont signalées pour situer les manques à gagner du Trésor du dey : En 1788, le commerce d'entrée a fortement augmenté, il devait rendre au Trésor 3 à 400.000 livres. Mais les juifs taxés à 12,5% ne payaient réellement que 4%, les Européens et les Maures taxés à 5%, ne s'acquittaient que de 1%. Signalons à toutes fins utiles que le fer, les planches et toutes les munitions de guerre n'étaient soumis à aucun droit de douane.
Contrevérités
L'importance en volume des entrées et des sorties à partir des ports algériens justifiaient amplement la richesse du Trésor public sans que l'on diminue les valeurs des prises de la course qui avaient lieu en Méditerranée et que toutes les nations du bassin pratiquaient. Il est arrivé que les Algériens perdent aussi des cargaisons entières (café, sucre, autres produits d'importation). Il faut savoir par exemple que sur les navires saisis, avec des motifs de droit que les consuls vérifiaient auprès du dey, il revenait à l'Etat les instruments de navigation, les munitions et tout l'armement de guerre pour être réarmés sur les navires algériens. Le reste se distribuait entre l'équipage et les négociants maures et juifs aux ports d'attache. Le rachat des esclaves procurait une recette mais en 1788 son ampleur a baissé des suites des traités de paix que le deylicat signait avec les nations chrétiennes principalement celles du bassin méditerranéen. Il est faux et injuste de situer la richesse du Trésor pillé par les français au lendemain de leur prise d'Alger comme étant le produit de la course en Méditerranée. Le commerce florissant d'El Djazaïr procurait plus d'entrées compte tenu de la qualité et des quantités des marchandises qui sortaient en direction de la chrétienté et du Levant et notamment dans tous les pays de l'empire ottoman. Les entrées, de faible volume par rapport aux exportations, n'étaient pas en reste puisqu'il était aussi prélevé des droits de douane. C'est en millions de livres, parfois en francs, que Jean-Michel Venture de Paradis le notait sur ses mémoires d'espion diplomate en poste à Alger. Il y a lieu aussi de citer les revenus fixes domaniaux et autres produits de la fiscalité locale (boutiques et métiers, métairies, fermes, les marchés forains, jardins, chevaux, pesée publique, bêtes de somme, charbon etc.) que les beyliks d'El Djazaïr (entités administratives décentralisées) versaient au Trésor central de la République Les mots République, Etat et gouvernement ont été cités plusieurs fois par l'auteur dans ses mémoires d'espion. Le deylicat possédaient son économie publique : entre les biens habous notamment les maisons, les loyers des résidences des consuls dont les plus célèbres celles des Hollandais (Maison d'Hollande), au nombre de cinq, louées à de fortes sommes, et autres revenus commerciaux des échoppes qu'il louait aux citoyens et esclaves ayant racheté leur liberté ou les juifs devenus musulmans (les selami). Sans omettre le produit de la zakat qu'on n'avait aucune peine à collecter, les gens venant d'eux-mêmes la verser aux recettes de l'Etat. Une énième contrevérité à casser est celle qui dit que nos dirigeants étaient des forbans alors qu'au Trésor de la République, la France coloniale, en 1830, a retrouvé entassés pêle-mêle dans les voûtes de la Casbah les présents et valeurs en or et argent, jusqu'aux armes de collection et autres bijoux et étoffes, que les nations en paix avec Alger envoyaient à titre de présent diplomatique (consulaire). L'espion était fin observateur et ses notes ne peuvent souffrir d'inexactitude s'agissant d'un travail précis effectué pour le compte de son pays la France. Les chiffres, les valeurs, les sommes et montants, les quantités, les tarifs et prix, les administrateurs et les administrations dans chaque domaine d'activité, portuaire ou terrestre, l'organisation de l'Etat, de l'armée, de la marine, du fisc, des chevaux, du culte et de l'enseignement, du protocole et du cérémonial, de l'hygiène publique, des fêtes religieuses, de la vie des citadins et des paysans, tout était noté scrupuleusement pour servir la cause de son gouvernement. En cela on ne peut douter, il s'agissait pour nous de noter intelligemment les faits qui détruisent la thèse coloniale sur l'origine des fonds du Trésor de notre Etat au 18e siècle tels qu'il ressortent du rapport de l'auteur espion. En 1830 la France a pillé le Trésor public de l'économie de tout un peuple astreint à une discipline de fer par ses dirigeants légitimes pour renforcer les fondations de sa défense bâtie sur sa flotte légendaire en raison des poussées fiévreuses de la chrétienté pour dompter Alger la bien gardée. Si l'Algérie n'était pas musulmane, nous doutons fortement que la France ou une autre nation chrétienne pousserait l'injustice jusqu'à l'occupation coloniale de plus d'un siècle. Tel nous semble un fait historiquement établi. Nous pouvons faire erreur, c'est aux historiens, des deux rives, de le dire.


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