La dégradation d'un employé est à l'origine d'un bras de fer qui perdure entre la direction et le personnel. Solidaires avec leur collègue, qu'ils disent dégradé abusivement de son statut de cadre à un simple agent par la direction, les travailleurs de l'entreprise de transport urbain de Jijel (ETUJ), qui ont soulevé des revendications socioprofessionnelles, sont en grève depuis plus de trois semaines. Rencontrés hier aux abords du siège de la wilaya, où ils sont venus tenir leur troisième sit-in en l'espace de quelques jours, les grévistes, visiblement éprouvés par la tournure des événements, mais néanmoins déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications, ont tenu à rappeler les péripéties de leur mouvement. «Nous avons entamé notre mouvement au mois de mars dernier ; après trois semaines, nous avons été reçus en audience par le wali en présence du directeur du transport et bien entendu nous avons mis fin à notre grève», raconte Abdelkrim Boukertouta, responsable syndical de cette entreprise. En plus de la réintégration de leur collègue dans son poste, la plateforme des revendications porte sur l'instauration des primes de panier et de transport, ainsi que sur l'annulation des retenues sur salaires décidées par l'administration, suite à la grève qu'ils ont lancée. Pour sa part, le directeur de l'ETUJ affirme que ce mouvement est illégal, en plus qu'il ne concerne qu'une partie des travailleurs par rapport à l'ensemble de l'effectif total de l'entreprise. «En plus des réserves émises par l'inspection du travail sur les procédures suivies par les grévistes, la justice, que nous avons saisie suite au dépôt du préavis de grève a décrété illégal ce mouvement ; mais même si la question salariale soulevée relève des prérogatives du ministère, nous sommes prêts à ouvrir un débat à ce sujet avec les travailleurs», soutien-t-il. Pour rappel, l'ETUJ qui emploie une centaine de travailleurs, couvre des lignes de transport dans la ville de Jijel. Sur la quinzaine de bus qu'elle compte, la moitié est en activité, selon le directeur, pendant que le responsable syndical avance le nombre de quatre bus qui continuent à assurer les différentes lignes.