Journée mouvementée hier à Ouargla. La CNDDC a fini par marcher en mobilisant une centaine de chômeurs qui ont défilé et défié l'imposant dispositif sécuritaire. Ils ont investi la rue menant à la grande poste, face au portail des officiels de la wilaya. Tous les leaders de la CNDDC étaient présents à cette marche empêchée par deux fois. Une démonstration de force, dans un climat tendu, vu la présence importante des agents de l'ordre. Les chômeurs, en évitant tout dérapage, ont pris le chemin inverse, en direction du portail ouest du siège de la wilaya. La CNDDC veut traiter directement avec le wali, sans médiation. Avant de se disperser, Tahar Belabès a tenu un discours rappelant l'engagement des chômeurs, les incitant à plus de détermination. L'ex-coordinateur de la CNDDC a lâché : «Notre mouvement est ciblé par la police qui veut nous confisquer notre droit de protester. Impossible !» Et s'adressant aux policiers : «Vous pouvez nous priver d'oxygène mais jamais du droit de nous exprimer.» Ces déclarations ont été suivies par d'autres plus lourdes, touchant le haut sommet de l'Etat, qualifiant le Premier ministre de «mentor des corrompus». Il a d'ailleurs promis de continuer «la lutte pacifique dans la rue» et ce jusqu'à «l'embauche du dernier chômeur de Ouargla». Pendant ce temps, et devant le portail est de la wilaya, une trentaine de diplômés en hydrocarbures poursuivaient leur sit-in quotidien, annonçant une grève de la faim si la promesse de les recruter à Sonatrach, cautionnée par le wali, n'est pas concrétisée avant fin mai. D'où le point de presse à la wilaya le jour même. Mohamed Lakhdar Fouatih, chef du cabinet du wali, chargé de la coordination du conseil de l'emploi à la wilaya, a promis de relancer le DG du groupe Sonatrach ainsi que TSP, une société de services pétroliers qui s'est engagée à embaucher 11 des 30 chômeurs. Quant au wali, Ali Bouguerra, il a affirmé avoir réussi à placer 8000 chômeurs durant l'année 2013. Reconnaissant les dysfonctionnements qui ont caractérisé l'activité de l'ANEM, le wali a estimé que «le problème de l'ANEM réside dans le choix des hommes», qualifiant ces derniers «de cadres indignes de servir leur pays vu leur comportement irresponsable et leur usage de la rumeur et de l'intox pour envenimer une situation de crise déjà enflammée». En réponse à une question d'El Watan Week-end sur les résultats de la mission d'enquête présidée par le DG de l'ANEM, Ali Bouguerra démentira les déclarations de Mohamed Tahar Chaalal, DG de l'ANEM, à qui il aurait conseillé «de purger son administration et nettoyer son staff». Le wali annonce que «la mission de la semaine dernière a évalué l'activité de l'ANEM durant l'année écoulée et que celle de l'inspection commencera la semaine prochaine avec une commission constituée de plusieurs cadres du ministère du Travail et non pas de l'ANEM».