Un début discorde est apparue dans les rangs de l'opposition. Les propos tenus par Abderrahmane Belayat, coordinateur déclaré du FLN, au quotidien arabophone El Khabar, dans son édition d'hier, ont eu comme effet de révéler au grand jour les divisions que connaît le groupe des opposants au secrétaire général du parti. Pour le chef de file des opposants à Saadani, sa participation à la session du comité central est conditionnée par «l'inscription du vote de confiance au SG, à l'ordre du jour». Ces propos, que l'intéressé conteste avoir tenus, ont soulevé un début de polémique au sein des membres du comité central (CC). En réalité, cet épisode marque la défiance qui s'est installée entre les opposants à Amar Saadani qui reprochent à Abderrahmane Belayat sa gestion du groupe. «Nous ne sommes pas des moutons de Panurge, déclare Abdelkader Cherrar, membre du CC. Les décisions qui doivent être prises doivent l'être en concertation avec tous les opposants à Amar Saadani. Il n'y a pas de super membres du CC et les autres. On est tous au même niveau.» Pour les amis de Abdelkader Cherrar, la décision de mettre en place le groupe des «21» est une illustration de la volonté des amis de Belayat de vouloir imposer leurs points de vue et leur démarche. «Abderrahmane Belayat n'a pas à dire aux membres du comité central quoi faire, s'insurge Abdelkader Cherrar. Il doit veiller à la cohésion du groupe et éviter de vouloir imposer son point de vue.» Mais derrière ce point de discorde, se cache une lutte sourde qui oppose ceux qui militent pour le retour de Abdelaziz Belkhadem à la tête du FLN et ceux qui s'y opposent. Chez les opposants à Amar Saadani, on estime que seul l'ancien secrétaire général du parti peut provoquer le départ du SG actuel. Il est le seul qui peut amener le président de la République à s'impliquer dans la crise que traverse le premier parti d'Algérie et à lâcher Amar Saadani. «Aujourd'hui, c'est le seul qui est en mesure de faire partir Amar Saadani, juge un membre du comité central sous le couvert de l'anonymat. Il est le seul en qui le Président a confiance.» Pour les pro-Belkhadem, il faut saisir l'occasion de la session ordinaire du comité central pour destituer Amar Saadani. Comme argument, ils rappellent le cas de l'ancien secrétaire général Abdelhamid Mehri, destitué après le vote de défiance. «Amar Saadani s'est tiré une balle dans le pied, analyse un membre du comité central. En annonçant une réunion ordinaire du comité central, le secrétaire général du FLN risque d'être mis en minorité. Il est rattrapé par les statuts du parti qui lui imposent l'organisation d'une réunion statutaire deux fois par an.» Mais cette démarche n'est pas du goût de ceux qui ne veulent pas du retour du conseiller spécial du Président à la tête du parti. «On s'est battus pour le faire partir, affirme Abdelkader Cherrar. Il n'est pas question qu'il revienne.»