La nouvelle aérogare internationale d'Alger est enfin entrée en service. Depuis vendredi, minuit, tous les vols internationaux en partance d'Alger et les arrivées de Air Algérie et des compagnies étrangères ont été « basculés », comme on dit dans le jargon des voyagistes, sur la nouvelle infrastructure. Samedi matin, pour les premiers départs, tout le monde était au rendez-vous. Il est vrai que parmi les passagers qui devaient s'envoler samedi, beaucoup ne savaient pas que l'aérogare internationale était déjà opérationnelle avant même son inauguration officielle, prévue, croit-on savoir, pour le 5 juillet. Il convient de signaler que Air Algérie a transféré, depuis plus d'une semaine, ses vols internationaux sur le nouveau terminal avant ses homologues étrangères. On est d'emblée séduit par l'imposante architecture que l'on peut longer en voiture et d'où l'on peut apercevoir les différentes entrées de l'aérogare. Celles-ci sont bien signalées selon les différentes zones d'embarquement des vols et la localisation des compagnies « hébergées » dans ce nouveau « hub ». L'accès au parking est plus aisé, en dépit des travaux d'aménagement qui se poursuivent encore et des engins de terrassement et autres camions de transport que l'on doit contourner avant de se garer, juste en face du grand bâtiment tout en longueur qui s'étend sur plusieurs dizaines de mètres. Une habitude que l'on avait oubliée depuis des années et que l'on regrettait lorsque l'on se retrouvait dans un aéroport étranger. A l'extérieur, comme à l'intérieur du bâtiment, des ouvriers chinois et algériens s'affairent aux dernières retouches, aux dernières finitions. Une fois à l'intérieur, on ressent une sensation de disposer de plus d'espace. Des boutiques et points d'information font face aux guichets d'enregistrement et à la porte d'arrivée. Les cafétérias et les salons sont en nombre suffisant. Des locaux sont encore vides et attendent d'être occupés par d'autres commerces.Malheureusement, pour cette première journée, tout n'était pas au point. Des « couacs », forcément quand la précipitation est de rigueur. On ne peut, toutefois, s'empêcher de se demander si le début des vacances d'été, où l'on enregistre les flux les plus élevés de passagers pour l'international, est la période la plus appropriée pour effectuer un total basculement de ce genre. Car il ne s'agit ni plus ni moins d'un véritable déménagement, en temps réel, qui entraîne forcément, dans telles conditions, des conséquences sur le trafic et les vols. Tous les guichets d'enregistrement n'ont pas été ouverts — à peine un quart d'entre eux peut-être — pour la première journée de mise en service de cette nouvelle infrastructure qui s'annonce déjà trop exiguë en cas d'augmentation de la fréquence des liaisons quotidiennes avec l'Europe. La nouvelle aérogare aurait été bien accueillie, il y a vingt ans. Elle n'a rien à voir avec les aéroports de Tunis et de Casablanca, capables aujourd'hui de faire face jusqu'à près de 4 millions de passagers par an. On peut également se demander pourquoi n'a-t-on prévu pour cette première journée l'ouverture que de deux entrées seulement sur la totalité des accès à l'aérogare et destinés au public ? Est-ce que la police ne dispose pas de suffisamment de portiques de sécurité ou a-t-elle pris l'habitude depuis des années de travailler à l'économie dans un aéroport à la taille modeste et datant de la colonisation ? Dans la matinée de samedi dernier, la fébrilité était perceptible chez le personnel de la police aux frontières, éléments subalternes et encadrement. Au final, on a abouti sur une file d'attente qui « serpente » sur elle-même et devant laquelle on ne peut s'empêcher de se demander si l'on ne va pas rater son vol. L'angoisse s'accroît lorsque l'on constate que les bandes de transport de bagages ne fonctionnent pas et que des agents d'Air Algérie sont obligés de faire les manutentionnaires. Et c'est avec de grosses gouttes de sueur au front que l'on accompli les dernières formalités avant de se présenter au guichet de la Paf avant d'entrer en zone internationale. Le voyage peut enfin commencer.