Le mot «apnée» signifie que la respiration cesse brièvement pendant le sommeil Le manque de sommeil au volant d'un véhicule est souvent la cause «d'inattention» lors d'un accident. Pas moins de huit professeurs en médecine de renom, nationaux et internationaux, ont participé au 1er Congrès national de médecine du sommeil qui s'est tenu vendredi et hier à Alger. Au cours de cette rencontre de deux jours, organisée par la Société algérienne de médecine du sommeil, les conférenciers spécialistes ont, à travers une vingtaine d'exposés, disséqué le syndrome d'apnée du sommeil - SAS, une pathologie souvent méconnue et pourtant fréquente. Par le danger qu'il fait courir au patient sur le plan cardio-respiratoire, hypertension artérielle, complications cardio-vasculaires, diabète, dépression et par ses répercussions neuro-psychiatriques, sociales et professionnelles. Bref, c'est un syndrome qu'il faut savoir reconnaître et traiter à temps avant qu'il ne cause des dégâts sur le patient, son entourage ou la société au sein de laquelle il vit. Le mot «apnée» signifie, dans ce cas, que la respiration cesse brièvement pendant le sommeil. Parmi les facteurs négatifs qui se dégagent de cette pathologie, dont la fréquence atteint 5% dans le monde, il est utile de citer le plus connu, celui du sommeil au volant d'un véhicule. En effet, les accidents de la circulation dus à un endormissement au volant et aux maladies cardio-vasculaires peuvent être les conséquences des ronflements très forts la nuit et d'apnée du sommeil. Ce cas précis dégénère en un grand nombre d'accidents mortels ou entraînant des blessés avec toutes les conséquences financières et sociales engendrées. A ce sujet, le commissaire Nat El Hocine Ahmed nous a indiqué, en marge du congrès, que le nombre d'accidents dus à «l'inattention», mot derrière lequel peut, bien sûr, se cacher le syndrome du sommeil, a atteint l'an dernier 2 465 cas sur 16 664 enregistrés, soit près du 7ème du total. Il a, par ailleurs, précisé que l'année 2013 a vu le nombre d'accidents augmenter de 193 avec 17 363 cas soit plus 1,12% par rapport à 2012. Le nombre de blessés a augmenté durant la même période de 20 462 cas (+0,96%) et les décès de 792 personnes (+11,54%). D'autres cas peuvent découler des SAS, comme le syndrome d'apnée «hypoxie» qui est une diminution de l'amplitude respiratoire de 10% à 50% durant le sommeil. Sont également cités l'obstruction du sommeil, les somnolences diurnes, l'envie de dormir à des moments inappropriés et les ronflements, cas pour lesquels il est conseillé une aide technique de ventilation nocturne, à savoir une ventilation en pression positive continue (PPC). Les SAS peuvent s'observer à n'importe quel âge avant celui de 60 ans. Ils touchent essentiellement les hommes, mais les femmes en sont aussi atteintes. Leur incidence dans la population générale est mal connue, elle est actuellement estimée dans une fourchette allant de 0,3 à 5% et parmi les hypertendus, 22 à 47% d'individus seraient porteurs d'un SAS. L'hygiène de vie préconisée dans ce cas est d'éviter l'embonpoint, de manger léger la nuit et de dormir à des horaires fixes. Le SAS est responsable d'une mortalité de 11% à l'âge de 5 ans aussi est-il important de le diagnostiquer précocement, non seulement en raison du danger que court le malade sur le plan cardio-respiratoire mais aussi du fait des répercussions neuro-psychiatriques, sociales et professionnelles. Il est à noter qu'en Algérie les frais liés à cette maladie ne sont pas remboursés par la sécurité sociale.