Beaucoup de députés ont évoqué la nécessaire réforme de certains secteurs, à l'instar de la santé et de l'éducation. Plus de 320 députés se sont inscrits pour participer au débat autour du plan d'action du gouvernement présenté, dimanche, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'Assemblée populaire nationale (APN). Au premier jour des débats, la plupart des intervenants représentant le FLN et le RND ont versé dans les généralités. Ils étaient carrément hors champ. Leur première préoccupation n'était pas de décortiquer le contenu du document de l'Exécutif, mais de critiquer l'opposition pour ses différentes positions tout en louant, bien sûr, les mérites du nouveau gouvernement. Néanmoins, certains intervenants ont tenté d'analyser le document du gouvernement. Des élus du PT, du MSP du FJD du FFS se sont interrogés sur l'importance d'un projet, alors que le Premier ministre n'a pas présenté au préalable la déclaration de politique générale du gouvernement, et ce, conformément à l'article 84 de la Constitution. Ils ont également déploré l'absence de chiffres dans ce même projet : «Votre plan d'action, M. Sellal, n'est pas chiffré. Il ne présente ni les perspectives à court ou à long terme. Il y a aussi l'absence de mécanismes pour l'évaluation et le contrôle des différents projets», note le docteur Naamane, chef du groupe parlementaire MSP, précisant qu'un bilan du gouvernement devrait permettre de connaître le taux d'avancement des projets programmés. Pour cet élu du MSP, il y a une crise de confiance entre le citoyen et ses dirigeants accentuée par une élection entachée de fraude. M. Benkhalef du FJD a demandé au Premier ministre des explications concernant l'absence de date pour la réalisation des projets et a estimé que le «plan d'action du gouvernement devrait contenir des mesures définies», regrettant que le financement de ce projet repose essentiellement sur les hydrocarbures. Selon des députés, «les plans d'action des pays développés reposent sur les réalisations accomplies sur le terrain et non sur des propositions et des lois qui ne sont pas appliquées par le gouvernement pour manque d'efficacité». Pour M. Taazibt du PT, le plan d'action présenté par M. Sellal n'est pas homogène. «Nous avons l'impression que le document avait été réalisé avant la Constitution du nouveau gouvernement. Preuve en est que le plan ne souffle mot sur l'officialisation de la langue amazighe alors que l'on parlait de sa constitutionnalisation», explique M. Taazibt qui note que dans le plan, il existe des «d'omissions». «Il n'y a pas une phrase sur les événements de Ghardaïa et l'Etat n'explique pas comment il compte régler le problème de cette région qui persiste depuis des années. Le document parle d'un taux de chômage, est-ce que les rédacteurs de ce dossier vivent sur la même planète que la nôtre ?», s'interroge M. Taazibt. Il est persuadé que le gouvernement n'a aucune vision et que son plan est plein de contradictions. Beaucoup de députés ont évoqué certains secteurs qui nécessitent une réforme, à l'instar de la santé, de l'éducation... Par ailleurs, la députée Fouzia Bensahnoune du RND a soulevé la problématique des migrants clandestins qui s'adonnent à la mendicité. «L'Etat doit agir et trouver une solution pour ses migrants qui pratiquent la mendicité alors que celle-ci est interdit par une loi que nous avons approuvée au sein de cette Assemblée», note-elle.