Situé en plein centre-ville, le marché couvert du chef-lieu de Mostaganem accueille, chaque jour, des milliers de personnes qui y viennent faire leurs emplettes, qu'elles soient du coin ou bien de passage à Mimosa «Mostaganem». Deux portes d'accès, l'une à escaliers squattée par des mendiants et des vendeurs de sachets est d'une saleté repoussante. Des odeurs de putréfaction vous accueillent d'emblée, en vous chatouillant l'odorat par de subtils et désagréables effluves, qui préfigurent l'état des lieux auxquels vous rendez visite. Vous avez envie de rebrousser chemin, mais la curiosité vous pousse de l'avant et vous découvrez alors une pagaille indescriptible, provoquée par des marchands installés dans les moindres recoins et qui vous harcèlent par des cris et des hurlements qui feraient fuir les plus endurcis. Un peu plus loin, des vendeurs de légumes, installés anarchiquement, bloquent le passage des clients qui doivent contourner ces planches brinquebalantes où sont étalés des légumes et autres fruits de saison. Des couloirs, menant nulle part, sont encombrés par tous les détritus et autres légumes avariés, jetés là en pâture à des rats aussi gros qu'un chat, au milieu d'écoulements d'eaux noirâtres, suintant de stalles où l'hygiène est inexistante. Et dire que c'est là que sont désossées les carcasses de poulets et de dindes que l'on vous vend innocemment, alors que des chattes occupent des cartons, juste à côté, allaitant leurs chatons et dégustant des restes innommables. Si vous levez les yeux au plafond, vous remarquerez un enchevêtrement indescriptible de fils électriques où flottent des toiles d'araignée et qui risquent, à tout moment, de déclencher un incendie. Un peu plus bas, une porte largement béante aux quatre vents est occupée par des vendeurs à la sauvette de biscuits, chocolat, piles électriques périmées, de persil, où un ruissellement d'eaux usées sentant la vase et la rose forme un marécage où pataugent les passants. Il est impératif que le service d'hygiène vienne faire un tour dans le coin, pour parer à toute éventualité et mettre de l'ordre dans cette pétaudière.