A chaque caprice du temps, aller faire ses courses au marché d'Aïn El Turck relève du parcours du combattant pour l'ensemble des ménagères, embourbées dans un vrai marécage. Dès les premiers pas en direction des étals de marchandises, les odeurs émanant des ordures en putréfaction dans un bouillon de culture microbien, prennent à la gorge la clientèle de ces lieux où hygiène et insalubrité font bon ménage. En effet, malgré l'insalubrité des lieux, toutes sortes de marchandises périssables sont exposées sans aucune mesure d'hygiène. A l'entrée de ce marché, malgré le manque d'hygiène flagrant et alarmant, des commerçants, peu regardant et les pieds dans la mouise, proposent du pain sans être inquiétés. En s'engouffrant encore plus à l'intérieur du marché, à même le sol, des cageots en bois font offices de «gués», permettant aux personnes de passer sans être éclaboussées par une boue infecte. Une fois arrivés au cœur du marché, des bouchers clandestins pendent sur leurs «esses» des abats suintants d'où dégoulinent lentement des gouttelettes de sang, faisant le bonheur des mouches et autres insectes nuisibles. Un comportement peu délicat d'une grande partie des commerçants dont leurs seuls soucis est de faire fonctionner leurs négoces, sans plus, mais aussi celui des autorités locales qui par un laxisme récurrent permettent de tels agissements qui restent impunis. Un laxisme qui, probablement trouve sa source dans le fait que d'un point de vue hygiénique, est mal ou pas du tout, pris en charge. En effet, normalement, si les voies d'évacuations des eaux pluviales subissaient des curages périodiques, le problème de stagnation des eaux serait résolu et les risques microbiens et autres, quelque peu écartés. Un geste simple pouvant venir à bout de cette pénible situation qui a tendance à se répéter à chaque nouvelle petite ondée.