La collecte des ordures ménagères donne quotidiennement du fil à retordre aux éboueurs communaux affectés au service du nettoiement du chef lieu de wilaya. Quelques quarts d'heure après leur passage, les artères principales et boulevards de la ville ressemblent à un véritable champ de bataille, cornettes, bouteilles en verre, cageots débordants de détritus ménagers jonchent les trottoirs à longueur de journée et plus particulièrement le week- end, où le manque de civisme de certains commerçants ayant pignon sur rue en plein centre- ville n'hésitent pas à jeter dans tous les sens les emballages vides de leurs marchandises devant même le seuil de leurs boutiques respectives. Des odeurs suffocantes et nauséabondes flottent dans l'air, favorisées en cela pour la putréfaction des déchets ménagers due à la montée du mercure. Mais quelle mouche a donc piqué tout ce beau monde pour piétiner ainsi les règles d'hygiène les plus élémentaires ? L'insalubrité publique est- elle entrée par la grande porte dans leurs mœurs ? Un tableau peu idyllique s'offre chaque jour que dieu fait aux voyageurs et fidèles matinaux qui font nombreux détours pour éviter ces montagnes de détritus, lieux de prédilection d'une gent canine très agressive. A Mostaganem, nous confiera un jeune, avec un sourire aux lèvres, tous les chemins mènent on ne sait dieu où. Cette réflexion traduit à elle seule l'état de déliquescence de toutes les artères de la ville, y compris les places publiques, les éboueurs ne savent plus où donner de la tête pour remplir leur mission, ô combien délicate. Même les bacs à ordures, installés au niveau de chaque coin de rue, dont plus de la moitié a subi des actes de vandalisme, n'ont réussi ni à contenir les déchets ménagers rejetés, ni à convaincre les commerçants les plus irréductibles et insouciants sur ce simple acte de civisme qui consiste à préserver la salubrité de la voire publique. Seules les meutes de chiens et de chats errants trouvent de quoi se régaler en tout lieu et en tout moment et leur prolifération n'inquiète nullement les élus locaux, qui font de ce phénomène le cadet de leurs soucis. Ils ont peut- être d'autres chats à fouetter, concluront les mordus des deux roues qui empoisonnent la vie des paisibles citoyens du débat de la soirée et jusqu'à une heure tardive de la nuit. Pour ce qui est de circulation automobile en plein centre ville et dans toutes les artères principales, il s'agit d'une longue histoire et d'un sérieux problème qui est sur toutes les lèvres, il est plus facile pour un piéton de marcher sur le fil du rasoir que de traverser une rue à n'importe quelle heure aussi bien de la journée que de la soirée. La ville de Mostaganem subit depuis peu une régression vertigineuse, mais où est donc passé le régiment d'élus locaux pour remettre les pendules à l'heure ? Mystère et boule de gomme. Ne parlez surtout pas du respect de l'environnement, c'est le revers de la médaille de cette ville, qui comme son nom l'indique, mérite bien d'être plus blanche que neige.