Le ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, en visite hier à Constantine, a confirmé la réalisation du contournement du tunnel de Djebel El Ouahch. «En effet, nous allons réaliser ce tronçon qui constituera une garantie supplémentaire du trafic routier. Mieux encore, en cas de catastrophe naturelle, il sera une solution pour éviter l'étranglement de la ville», a-t-il argumenté. Des raisonnements non convaincants, notamment la question de savoir pourquoi cette alternative n'a pas été prévue dès l'apparition des premiers couacs sur ce tronçon. Le ministre a aussi réitéré ses menaces de résiliation de contrat avec le consortium japonais Cojaal. «Nous allons tout mettre sur la table et c'est à vous de voir, ou on continue le travail pour lequel nous sommes redevables ou c'est le divorce», a-t-il signifié aux responsables nippons, présents sur le site. Abdelkader Kadi a donné l'impression de maîtriser son dossier. Il semblait aussi reconnaître, tacitement, les erreurs et les défaillances qui ont entaché «le projet du siècle», d'où cette décision tranchante qui semble aussi avoir été prise en haut. Concernant le contournement du tunnel, et comme nous l'avons annoncé dans une de nos précédentes éditions, la décision s'avère évidente comme unique possibilité de sortie de crise, sauf que l'ANA a été prise de court pour remettre au ministère ne serait-ce qu'une esquisse. Nous apprenons auprès du directeur de l'ANA que deux possibilités sont à débattre. Il s'agit d'un premier tronçon de 6 kilomètres et d'un second de 10 kilomètres. Une proposition que le ministre a avalisée sans toutefois accorder un blanc-seing au maître d'ouvrage. En effet, deux contraintes majeures ont été relevées : la pente qui constitue un non-sens dans un tracé d'autoroute et surtout le grignotage d'une partie de la forêt de Djebel El Ouahch, afin de contourner les bassins et la montagne. Sur ce point, le responsable de la conservation des forêts, interrogé par El Watan, n'a pas souhaité faire de déclaration, preuve que la question suscite bien des inquiétudes. A noter la présence d'un habitant des lieux qui a tenu à approcher le ministre pour lui dire que la menace de l'effondrement du tunnel est toujours là, il avait déjà informé les autorités locales en 2011, mais sans suite. Le cri de colère de ce citoyen a ému les présents, mais a surtout remis sur le tapis la question de savoir à qui la faute.