La cour d'Alger a enregistré hier un record dans le traitement des affaires de presse. En tout, 67 procès pour diffamation se sont déroulés, dont une bonne partie au niveau de la première instance. Des journalistes de plusieurs quotidiens nationaux et de journaux sportifs, des chroniqueurs et caricaturistes ainsi que des directeurs de journaux ont comparu devant le tribunal d'Alger pour s'expliquer sur des articles, des dessins ou des chroniques jugés diffamatoires par telle ou telle personne ou telle ou telle institution. Il y a parmi ces affaires celles qui remontent à des dates lointaines, qui ont concerné des journalistes et des directeurs qui ne sont plus en exercice. C'est le cas, par exemple, d'Outoudert Abrous, ancien directeur de publication de Liberté, qui a répondu à plusieurs plaintes sur des articles parus avant 2003. Sid Ahmed Semiane, plus connu sous le sigle de SAS, chroniqueur pendant des années au Matin (journal suspendu depuis 2004), a eu deux procès en appel l'ayant opposé au ministère de la Défense nationale. Quatre affaires concernant Mohamed Benchicou et quatre anciens journalistes du même quotidien ont été également jugées, même s'il n'y avait pas tous les concernés par ces affaires. En premier lieu, Mohamed Benchicou, qui est sorti de prison le 14 juin dernier après avoir purgé une peine de 24 mois. Le directeur du quotidien El Watan, Omar Belhouchet, ainsi que quatre journalistes ont répondu à une dizaine de plaintes. Cinq procès se sont déroulés devant le tribunal. Les journalistes mis en cause dans ces affaires ainsi que le directeur du journal ont obtenu la relaxe. Le même verdict a été prononcé dans toutes les affaires traitées en première instance. Relaxe ou nullité de procédures. Pour la première fois, aucun journaliste n'a été condamné. Tant mieux. D'ailleurs, dès le début des audiences, l'on a constaté une volonté claire de classer définitivement les affaires de presse. La sérénité affichée dans le traitement des dossiers a vite renforcé la conviction des journalistes présents au tribunal quant à une éventuelle grâce présidentielle, qui a fini par être annoncée officiellement en fin de journée. Au vu du nombre important d'affaires, certains procès ont duré jusqu'à une heure tardive. Au moment où nous mettions sous presse, la cour d'appel n'avait pas encore délibéré.