«L'art c'est l'engagement ; mais il faut bien dire, nos artistes ne s'engagent pas trop !». Dépité, mais loin de se décourager, Meziane Boussaid ne compte pas baisser les bras et continuera à travailler et à organiser des expositions pour rendre l'art plus visible. Il a par ailleurs adopté un nouveau style dans ses tableaux en optant pour le relief, comme pour «matérialiser» son expression, et donc la rendre plus proche du public. Abdelkader Boubouche, par contre, ne semble pas gêné par l'absence du public à cette exposition. Pour lui, l'essentiel est qu'elle se tienne et qu'elle offre déjà un espace de rencontre pour les artistes. Le doyen des artistes de Tazmalt profite même de ce calme plat de la petite salle de la Maison de Jeunes de la ville pour jouer de ses teintes.Il y a là aussi les croquis «vivants» de Kamel Benhamouche, un jeune sculpteur prometteur, les sculptures sur bois de Malek Oukrid, les belles œuvres sur verre de la miniaturiste Hayet Boussaid-Mekideche, ainsi que les tableaux de Salah Ait Mehdi, Med Said Idri... En somme une expo intéressante à voir. A rappeler que l'exposition, deuxième du genre, a été initiée dans le cadre du Réseau 50, une initiative artistique et «militante» et qui vise à mobiliser des dizaines d'artistes à travers le territoire national pour des expositions et des ateliers ouverts au public. Des portes ouvertes sur les arts. Car «c'est bien à l'univers de la création d'ouvrir ses portes et d'accéder à l'imaginaire citoyen.»