À l'instar de leurs voisins d'Achaâcha, les habitants de Sidi Ali s'en sont pris au siège de la daïra ainsi qu'à des biens publics suite à l'affichage de la liste des bénéficiaires du logement social. Sitôt connue la liste des 198 bénéficiaires, des groupes de citoyens, jeunes pour la plupart, se sont regroupés spontanément devant le siège de la daïra de Sidi Ali pour exiger la révision de ladite liste. Sur leur passage, certains s'en sont pris à des équipements publics qu'ils ont détériorés avec une rare violence. Encore une fois, les manifestants dénoncent la présence sur cette liste de célibataires, de proches du maire ainsi que des élus. On parle également de noms de personnes qui ne seraient point dans le besoin, certaines sources parlent même de personnes possédant déjà des biens immobiliers, ce qui devrait les exclure du bénéfice du logement social, rappellent-ils avec véhémence. Les forces de l'ordre ont tenté de disperser les manifestants regroupés devant le siège de la daïra. Selon des sources concordantes, des blessés parmi les manifestants auraient été évacués vers l'hôpital de Sidi Ali où ils auraient reçu des soins. Malgré la présence en force d'un cordon sécuritaire, les manifestants ont continué à arroser de pierres le siège de la daïra. L'occupation des rues attenantes à cette administration s'est poursuivie, d'autant que les protestataires ont fait savoir haut et fort que leur mouvement n'allait pas cesser avant l'annulation de la liste des bénéficiaires dont ils exigent une totale reconfiguration conformément aux critères édictés par la loi. A ce rythme, il paraît peu probable que les promesses gouvernementales de relogement avant l'entame du Ramadhan soient respectées dans la région du Dahra. Ainsi, ce sont encore une fois des centaines de familles qui risquent de passer l'été dans des conditions d'hébergement insoutenables. Les responsables en charge de ce lourd et tempétueux dossier sont acculés à trouver très vite le chemin du dialogue et la voie de la raison, car les populations démunies ne peuvent plus attendre indéfiniment le dénouement des arbitrages dont ils se disent exclus. A ce titre, seule la participation effective des représentants de comité de quartier dans l'élaboration des listes de bénéficiaires serait à même de donner une relative crédibilité à ce travail. Ce qui a été fait au niveau de la daïra de Mostaganem, chef-lieu de la wilaya, est à ce titre éloquent et mérite d'être généralisé afin de réduire autant que possible les passe-droits et le népotisme. Pourquoi ce qui a été possible à Mostaganem ne le serait-il pas dans des agglomérations de moindre envergure que sont les communes du Dahra ?