La septième édition du Festival international de la littérature et du livre de jeunesse n'a pas suscité l'engouement espéré. En témoigne la quasi absence du public. Peu de monde déambule entre les allées du Festival international de la littérature et de jeunesse, qui se tient depuis le 11 juin dernier à l'esplanade de Riad El Feth, à Alger. Bien qu'ouvert à partir de 16h, l'ambiance est plutôt morose. Le thermomètre est en hausse. On est bien loin du Salon international du livre d'Alger où le public se précipitait, dès les premières heures d'ouverture, pour se disputer certaines publications. Il faut dire que, pour cette édition 2014 du Feliv, l'intérêt du public est plutôt ailleurs, les yeux rivés sur le poste de télévision pour la retransmission en direct des matchs du Mondial 2014 au Brésil. Les visiteurs, qui se comptent sur les doigts d'une seule main, se baladent nonchalamment d'un stand à l'autre, occupés par des éditeurs algériens. Ces derniers sont «parqués» dans des espaces bien décorés, mais où la climatisation fait affreusement défaut. La plupart des exposants ne mâchent pas leurs mots pour dire que la date du festival aurait dû être décalée en raison de la tenue de la Coupe du monde 2014. La responsable de la maison d'édition El Ibriz, Samira Bendriss, avoue que l'édition de ce Feliv, créé en 2012, est un flop commercial. «Je savais que ce festival n'allait pas drainer une grande foule, compte tenu de la Coupe du monde. Comme c'est ma première participation, je voulais prendre acte. Si côté commercial c'est un flop total, il n'en demeure pas moins que le Feliv reste un lieu de rencontres privilégié où les amis se croisent et échangent des expériences communes. De même que les deux journées de formation destinée aux éditeurs, en marge du Feliv, ont été d'un apport appréciable. Cela nous a permis de défricher le terrain de la cession de droits en édition» avoue-t-elle. Notre interlocutrice précise également que les stands auraient pu être placés aux étages inférieurs de l'Office Riad El Feth pour éviter le soleil qui tape fort en cette période. «Il y a également d'autres facteurs qu'il fallait prendre en compte, notamment la fin des examens scolaires et l'arrivée à grands pas du Ramadhan. Les familles préfèrent préserver leur bourse pour le mois sacré et l'Aïd». Abondant dans le même sens, une autre éditrice, sous couvert de l'anonymat, reconnaît que le lieu est désert et que la programmation n'a pas été adéquate cette année. «Nous avons voulu quand même marquer notre présence au festival. On est là pour rencontrer les lecteurs mais hélas, ils ne sont pas au rendez-vous cette année. Coupe du monde oblige», dit-elle avec un large sourire. Même son de cloche du côté des éditions Pico, spécialisées dans les livres, les ateliers et les jeux pour enfants. Cette florissante maison d'édition algérienne privée est présente avec un bel ouvrage en braille, cédé à un prix abordable. La première responsable affirme que c'est le calme plat. «Le public, dit-elle, se fait rare à cause de la Coupe du monde.» Il est à noter que les conférences proposées, chaque fin d'après-midi, ont drainé également une timide assistance. Dommage... car la programmation est des plus intéressantes...